Aux balbutiements de la motoneige
Durant les années 1950, le modèle sport Ski-Doo est commercialisé. En 1959, 225 motoneiges sortent de l'usine Bombardier.
Photo : Radio-Canada
C’est d’abord pour répondre aux besoins de mobilité hivernale des gens de régions éloignées que Joseph Armand Bombardier inventa la motoneige. Retour en archives sur cette création typiquement québécoise.
Avant l’invention de la motoneige telle que nous la connaissons aujourd’hui, son concepteur Joseph Armand Bombardier, un mécanicien curieux et ingénieux, invente l'autoneige.
Le 26 janvier 1956, le journaliste Jean Ducharme s’entretient avec l’inventeur et homme d’affaires pour l’émission Carrefour.

Entrevue de journaliste Jean Ducharme avec Joseph-Armand Bombardier, inventeur de l’auto-neige.
L’animateur le questionne à propos de son invention, l’autoneige. Joseph-Armand Bombardier explique les conditions qui l’ont poussé à inventer une voiture qui puisse avancer sur la neige.
Modeste, il déclare que la nécessité est la mère de l’invention.
Comme il habite dans la région de Valcourt où, comme bien des régions, les sentiers enneigés sont fermés durant l’hiver, l'idée d'une voiture qui circulerait sur la neige fait son chemin dans son esprit.
C'est en 1937 qu'il fait breveter son invention et commercialise le fameux modèle B7. Dès la première année, l’entreprise de Joseph Armand Bombardier vend 50 autoneiges B7, sur lesquelles il a adapté la roue motrice dentelée à double chenille.
Les premiers véhicules peuvent transporter plusieurs passagers et servent avant tout de moyen de locomotion durant l'hiver. Ils sont utilisés surtout dans les régions retirées comme ambulances, mais aussi pour le transport scolaire et celui de marchandises.
« Nos clients ont été, dans le passé, les médecins de campagne, les coureurs de malle et aussi les hôteliers, qui s’en servaient pour transporter les voyageurs. »
L’autoneige répond à un besoin, elle contribue ainsi à briser l'isolement.
Cinq années plus tard, en 1941, Bombardier crée sa société : Auto-Neige Bombardier Limitée.
Une industrie se développe autour de la motoneige et le petit village de Valcourt en fait le pilier de son économie.
Au fur et à mesure que les routes de campagne se construisent, la production d’autoneiges tend à diminuer.
Le 5 août 1961, le journaliste Marcel A Gagnon présente un reportage sur la motoneige à l’émission Pure Invention.
Dans les sentiers enneigés, les gens se déplacent maintenant sur des machines beaucoup plus petites.

Reportage du journaliste Marcel-A Gagnon sur l’auto-neige, l’auto-chenille et la motoneige de Bombardier.
Durant les années 1950, la technique s'affine et le modèle de sport Ski-Doo est commercialisé. En 1959, 225 motoneiges sortent de l'usine Bombardier.
« Le Ski-Doo a fait son apparition. C’est une petite machine pouvant transporter deux passagers dans les conditions de neige les plus difficiles. Le Ski-Doo est aussi devenu un sport en soi. »
Le véhicule permet de franchir les obstacles les plus invraisemblables, les fossés profonds et enneigés, les élévations et les gros bancs de neige
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Les habitants les plus au nord, les Autochtones et les Inuit sont parmi les premiers utilisateurs de la motoneige. Pour se rendre à leurs pièges de trappage, les Cris prennent parfois plus d’une semaine en raquette. Avec la motoneige, ils peuvent désormais le faire en une journée.
« Le Ski-Doo est employé par les missionnaires du Grand Nord, les arpenteurs, les prospecteurs, les trappeurs, les policiers, les surveillants de lignes téléphoniques et de systèmes de défense du pays. »
Au départ, comme la machine remplaçait les chiens de traîneau pour les déplacements, on l’appelait Ski-Dog. Au fil du temps, le mot s’est déformé pour devenir Ski-Doo.
Le 20 février 2009, Renée Dumais revient sur les moments forts de l’histoire de la motoneige à l’occasion des 50 ans de l’invention du Ski-Doo.

La journaliste Renée Dumais-Beaudoin revient sur les moments forts de l’histoire de la motoneige. Le bulletin de nouvelles est animé par Pascale Nadeau.
Dans son reportage présenté au Téléjournal, elle donne la parole à Joseph Leclair, un ancien employé de l’usine de Valcourt, qui raconte le plaisir et la fierté qu’il a ressentis à essayer la toute première motoneige.
« Quand on a inventé le Ski-Doo et qu’on est allés l’essayer la première journée, on était tout excités. […] J’ai le plaisir de dire que toutes les premières pièces qui ont été faites pour le Ski-Doo, je les ai usinées et monsieur Bombardier les a assemblées. »