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Le Canada doit changer d’approche avec l’industrie pétrolière, selon l'Institut Pembina

Des camions transportant des chargements de sable, photographiés à partir d'un avion

Une mine dans les sables bitumineux du nord de l'Alberta

Photo : Radio-Canada / Geneviève Normand

Les industries pétrolières et gazières canadiennes doivent subir une réforme en profondeur, si le Canada souhaite atteindre ses cibles en matière d’environnement, selon un rapport de l'Institut Pembina sur les émissions de CO2.

Le Canada s’est engagé à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005 et à être carboneutre en 2050. Or ces objectifs ne sont pas réalisables sans une réglementation plus stricte et une surveillance renforcée dans le secteur des énergies fossiles notamment, conclut l'Institut Pembina.

Dans son rapport publié cette semaine (Nouvelle fenêtre), l’organisation environnementale, financée par des fondations canadiennes et étrangères, fait cinq recommandations pour que le Canada puisse ajuster sa trajectoire. 

Les cinq recommandations

  • Rendre l’industrie carboneutre avec une réglementation plus sévère

  • Définir des cibles de réductions de CO2 propres à l’industrie

  • Investir dans l’innovation et la recherche pour réduire les GES dans le secteur

  • Améliorer la surveillance entourant les émissions polluantes dans les sables bitumineux

  • Créer des agences de réglementation de l’énergie crédibles

« C’est peut-être le moment où on devrait définir un budget carbone pour le secteur du pétrole et du gaz qui nous permettrait d’atteindre nos ambitions climatiques », propose Benjamin Israël, l’auteur principal du rapport.

Il suggère également d'intégrer les cibles climatiques nationales dans l'évaluation environnementale des projets énergétiques. Toujours d'après le chercheur, les gouvernements devraient aussi imposer tous les cinq ans des cibles de réductions de CO2 spécifiques aux industries fossiles.

Ce qui manque aujourd’hui à la fois à l’industrie et au Canada, c’est un plan crédible pour réellement avoir une industrie carboneutre d’ici 2050.

Une citation de Benjamin Israël, auteur principal du rapport

L’Institut Pembina a basé ses conclusions sur des données universitaires et des rapports de l’industrie des sables bitumineux. Après son analyse, le groupe de réflexion, de Calgary, estime que la demande en pétrole devrait atteindre un plateau, voire diminuer dans la prochaine décennie.

Selon les chercheurs, il est donc d'autant plus important d’avoir une discussion nationale sur l’avenir des industries fossiles.

Devant les conclusions du rapport, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, répond par écrit que le Canada doit être un leader et fournir les ressources « les plus écologiques et les plus socialement responsables ». 

« Les gouvernements et l'industrie doivent investir pour développer des technologies propres qui nous permettront d'extraire la valeur énergétique de nos ressources tout en réduisant la pollution par le carbone », explique par écrit le ministre Jonathan Wilkinson mercredi.

L’Alberta maintient son discours

Ce rapport est publié au moment où le gouvernement fédéral doit prendre une décision importante en février sur l’avenir du mégaprojet de mine à ciel ouvert Frontier, dans le nord-est de l’Alberta.

La province rappelle donc, mercredi, les avancées technologiques au pays qui permettent, d’après elle, de fournir un produit beaucoup plus propre comparativement à ses compétiteurs mondiaux.

« Dans un monde où on a encore besoin d’énergie, on doit la produire de façon responsable. La technologie utilisée dans le projet de Teck Resources trace la voie vers la transition énergétique », dit le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney.

Sans se prononcer pour ou contre le projet, Benjamin Israël pense que la technologie utilisée pour ce projet de mine n’est pas encore assez ambitieuse: « Ce ne sera pas assez. Ce ne sera probablement même pas assez pour être compétitif sur les marchés de l’énergie. Nous avons besoin d’une autre ambition pour nos projets énergétiques. »

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