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Grève des enseignants en Ontario : 2 millions d’élèves en congé forcé

Des manifestants sont à l'extérieur

Près de 200 000 membres des syndicats ontariens de l'éducation manifestent vendredi.

Photo : La Presse canadienne / Chris Young

Radio-Canada

Les quatre plus importants syndicats d’enseignants et de travailleurs de l’éducation de l’Ontario organisent une journée commune de grève vendredi, une première depuis 1997.

L'Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO), la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO), la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO) et l'Association des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA) disent faire front commun pour protester contre la lenteur des négociations contractuelles et les compressions du gouvernement de Doug Ford en éducation.

Pas moins de 200 000 syndiqués débrayent ainsi vendredi. Plus de 2 millions d’élèves de 5000 écoles de la province sont privés de cours.

Les présidents des quatre principaux syndicats d'enseignants de l'Ontario se sont exprimés devant l'Assemblée législative à Toronto vendredi matin, où environ 30 000 enseignants sont attendus pour manifester.

Les présidents des quatre principaux syndicats d'enseignants de l'Ontario parlent à la presse devant l'Assemblée législative provinciale, à Toronto.

Les présidents des quatre principaux syndicats d'enseignants de l'Ontario se sont regroupés vendredi devant Queen's Park, à Toronto.

Photo : Radio-Canada

Ce n'est pas de gaieté de cœur que les enseignants sortent dans les rues. Mais ils le font parce qu'ils croient en la cause.

Une citation de Rémi Sabourin, président de l'AEFO

Exprimant la portée historique de la grève d'aujourd'hui, M. Sabourin demande au gouvernement Ford et au ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, de mettre de côté leur rhétorique politique et de négocier de bonne foi afin de dénouer l'impasse.

Doug Ford, Stephen Lecce, sortez de ce bâtiment. Si vous pensez que nous quatre [présidents] orchestrons les enseignants, venez voir et discutez avec eux.

Une citation de Sam Hammond, président de la FEEO

Peu avant midi, le ministre de l'Éducation Stephen Lecce a repoussé cette demande, et indiqué privilégier les tables de négociation. Les syndicats ont fait le choix d’intensifier leur mouvement, a-t-il remarqué, estimant que l'impasse des négociations ne peut pas s'éterniser.

Les syndicats avaient le choix. Ils auraient pu continuer à négocier avec nous pour obtenir un accord. Mais ils ont choisi d'interrompre cet élan pour poursuivre la grève alors qu'ils avaient l'occasion de continuer à travailler avec le gouvernement.

Une citation de Stephen Lecce, ministre de l'Éducation de l'Ontario
Des manifestants opposés à la politique dans l'éducation du gouvernement Ford marchent dans une rue enneigée de Thunder Bay.

Quelques membres de la FEEO et de FEESO sont à deux piquets de grève et plusieurs dizaines d’autres marches dans les rues de Thunder Bay.

Photo : Radio-Canada / Miguel Lachance

Fidel Kemzamg, enseignant à l'école secondaire Étienne-Brûlé à Toronto et présent dans le cortège de Queen's Park, s'oppose particulièrement aux cours en ligne obligatoires prévus par le gouvernement Ford.

Ces cours hors des salles de classe sont beaucoup plus mauvais pour l’éducation en langue française, explique ce membre de l'AEFO. Les élèves ne seront plus en contact avec les enseignants et pratiquer le français devient un problème.

Avec ce qu’on voit aujourd’hui, si le gouvernement a pas compris, on a un sérieux problème de gouvernement, abonde André Gélinas, enseignant à la même école. On a un système d’éducation hors du commun, pourquoi sacrifier ce qu’on a de bon avec ce qui est proposé ? Ça n’a aucun sens.

Négociations infructueuses depuis plusieurs mois

Les conventions collectives des enseignants sont échues depuis le 31 août. Au cours des trois derniers mois, les syndiqués ont employé différents moyens de pression allant de la grève du zèle aux grèves tournantes.

Un graphique illustre les chiffres suivants : La grève des enseignants en chiffres :
2 millions d'élèves privés d'école.
200 000 syndiqués en grève.
25e semaine sans contrat de travail pour les travailleurs de l’éducation.
13e semaine depuis le début des moyens de pression.
4 syndicats des travailleurs de l'éducation en grève.

La grève des enseignants en chiffres.

Photo : Radio-Canada / Camile Gauthier

La présidente de l'OECTA, Liz Stuart, a déclaré jeudi, au terme d'une nouvelle journée de négociation, qu'aucune entente n'avait été conclue. Selon elle, la participation de son syndicat à la manifestation de vendredi représente une immense preuve d'unité et de solidarité.

Où en sont les négociations?

  • AEFO : 27 jours de négociation jusqu'à maintenant, les derniers pourparlers remontent au 20 février
  • FEEO : 17 jours de négociation jusqu'à maintenant, les derniers pourparlers remontent au 31 janvier
  • FEESO : 17 jours de négociation jusqu'à maintenant, les derniers pourparlers remontent au 16 décembre
  • OECTA : 33 jours de négociation jusqu'à maintenant, les derniers pourparlers remontent au 20 février

Pour sa part, le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, a accusé jeudi les enseignants de créer de l'instabilité dans le parcours scolaire des élèves. Il affirme que les parents ont perdu patience et ne veulent plus subir les perturbations causées par les syndicats.

Salaires et taille des classes

Les salaires et la taille des classes figurent parmi les principaux points en litige.

Le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, répète que le gouvernement est prêt à faire appel à un médiateur privé, ce que rejettent les syndicats, qui soulignent que des conciliateurs publics participent déjà aux négociations.

La province a offert aux parents une indemnité de 25 $ à 60 $ pour chaque jour de grève qui force la fermeture de l'école ou de la garderie scolaire de leur enfant.

Jusqu'à présent, la province a reçu 682 999 demandes d'indemnités de la part de parents d'élèves.

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