Vivre seul, loin de la ville, au pied des monts Groulx
Paysage des Monts-Groulx
Photo : Radio-Canada / Nicolas Lachapelle
Si vous vous aventurez un jour aux monts Groulx, au nord de Baie-Comeau, vous pourriez peut-être croiser Guy Boudreau. C'est là que cet ermite des temps modernes habite, loin de la ville, sans eau courante ni électricité.
Guy Boudreau est guide en tourisme d’aventure aux monts Groulx. En plus d’y travailler, il a fait de cette région sa maison.
Guy Boudreau habite seul au pied des Monts-Groulx
Photo : Radio-Canada / Nicolas Lachapelle
Il est né à Gagnon, une ancienne ville minière située à 30 kilomètres au nord des monts Groulx. Après la fermeture de la Ville, Guy Boudreau est allé travailler en ville comme analyste-programmeur.
En 1985, la Ville de Gagnon, dont l’économie reposait uniquement sur l'extraction du fer, a fermé après l’arrêt des activités de la compagnie Sidbec-Normines, qui exploitait le gisement de Fire Lake.
« Pour une raison que j'ignore, j'ai comme mis la nature de côté. »
Puis en 1989, il décide de retourner voir ce qu’il reste de la Ville de Gagnon avec des amis. Inévitablement, je suis passé sur la 389 au pied des monts Groulx et j'ai été émerveillé de ces montagnes-là.
Là, j'ai redécouvert ma vraie nature. Ça devenait clair pour moi que c'était excessivement difficile de retourner au travail, dans un travail normal avec tout ce que ça impliquait, surtout dans une ville.
Guy Boudreau a vendu sa maison et presque tout ce qu’il possédait pour aller se construire une maison au pied des monts Groulx.
« J'ai gardé mes bobettes pis mon stock de plein air. »
Il aura fallu 14 ans de travaux avant qu’il puisse habiter sa maison. Pendant ce temps, il habitait dans une tente prospecteur, chauffée par un poêle à bois.
La maison construite par Guy Boudreau
Photo : Radio-Canada / Nicolas Lachapelle
Puis tranquillement, je suis allé chercher des formations et je suis devenu guide d'aventure.
Même si la vie peut paraître plus complexe loin des services, surtout l’hiver, Guy Boudreau n’a jamais regretté sa décision.
Au moins une fois par jour je prends conscience que je vis dans un paradis et que je suis dans un environnement exceptionnel. Chaque jour, j'apprécie vivre ici parce que c'est une vie simple, une vie paisible, malgré le climat rigoureux, malgré certaines tâches essentielles qu'on doit accomplir.
Guy Boudreau doit quotidiennement aller chercher de l'eau potable
Photo : Radio-Canada / Nicolas Lachapelle
Des panneaux solaires lui fournissent l’électricité dont il a besoin et pour se distraire, il regarde le paysage ou il joue un peu de musique.
« J'aspire inévitablement à pouvoir rester aux monts Groulx le plus longtemps possible. »
Il espère aussi qu’à travers les années, les monts Groulx ne cesseront de lui fournir la liberté et les aventures qui l’ont mené ici.
