Septième jour de blocage de la voie ferrée à Listuguj

Une locomotive de la Société de chemin de fer de la gaspésie
Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat
Les trains sont toujours immobilisés en Gaspésie où les Micmacs de Listuguj manifestent depuis lundi midi en appui àla nation britanno-colombienne Wet'suet'en qui s'oppose au projet gazier de Coastal Gaslink dans l'ouest du pays.
En Gaspésie, les Micmacs refusent depuis deux jours l’accès de leur campement aux médias et indiquent qu’ils n’accorderont plus d’entrevue.
Le maire de New Richmond et président de la Société du chemin de fer de la Gaspésie, Éric Dubé, prend son mal en patience.
Demander une injonction n’est pas une option, estime M. Dubé, puisque la voie ferrée n’est pas seulement bloquée en Gaspésie, mais un peu partout au pays.
Il rappelle que la SCFG
est gestionnaire du rail, qui appartient au gouvernement du Québec, et n’a donc aucune voix au chapitre dans les événements en coursL’arrêt du train a malgré tout des conséquences sonnantes et trébuchantes pour la petite société. M. Dubé évalue les pertes à 15 000 $ par jour environ. Il indique que l’entreprise travaille à un plan de contingence pour réaffecter les employés à d’autres tâches si le rail demeure bloqué la semaine prochaine. Les mises à pied seront inévitables si ça perdure
, avoue M. Dubé.
Le président de la Société de chemin de fer observe que les nombreux barrages sur la voie ferrée au pays viennent paradoxalement démontrer l’utilité du réseau ferroviaire au Canada.
En Gaspésie, d’importants convois sont en attente. Un train de 48 wagons de pales d’éoliennes de l’entreprise LM Windpower de Gaspé est immobilisé. Un autre avec une cinquantaine de wagons de ciment en provenance de la cimenterie McInnis de Port-Daniel l'est tout autant.
Les convois de bois d’oeuvre d’un troisième client, Temrex, sont coincés à Nouvelle et à Québec.
Temrex, qui normalement utilise 24 wagons pour acheminer ses copeaux à l’usine de pâte de Rivière-du-Loup, a requis plus d’une cinquantaine de camions pour assurer ses livraisons. Des entreprises craignent maintenant une pénurie de camions, mais aussi de propane.
La crise qui touche toutes les voies ferrées du pays ne semble pas se résorber pour le moment. Au contraire, d’autres barrages ont été érigés au cours du week-end. Au Kamouraska, une dizaine de manifestants bloquent depuis dimanche matin la voie ferrée à Saint-Pascal.
Des autochtones de l'Île-du-Prince-Édouard ont aussi bloqué, dimanche après-midi, une partie de la route du pont de la Confédération entre l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick.