L'intervention de la GRC dans un camp anti-gazoduc Coastal Gaslink sème l'indignation
6 personnes ont été arrêtées, selon les autorités

La GRC a arrêté six personnes à l'aube du 6 janvier, dans un campement en soutien aux chefs héréditaires Wet’suwet’en opposés à la construction du pipeline Coastal GasLink.
Photo : Jesse Winter/VICE
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) est intervenue, jeudi matin, dans un camp d'opposants au gazoduc Coastal GasLink en construction entre Dawson Creek et Kitimat. Une porte-parole autochtone dit que plusieurs personnes ont été arrêtées.
Les arrestations ont eu lieu au kilomètre 39, dans un des trois camps installés sur une route forestière qui mène au chantier du gazoduc entre Smithers et Houston, selon Molly Wickham, porte-parole du clan Gidimt'en.
Au total, 6 personnes ont été arrêtées pour entrave au travail des policiers, après avoir refusé de quitter la zone, confirme la GRC.
Plusieurs autres personnes, y compris des membres des médias, ont été déplacées pour des raisons de sécurité, mais n'ont pas été arrêtées.
Jointe sur place par téléphone, Molly Wickham a indiqué qu'il y a eu plus d'une arrestation
et qu'on lui a dit que des agents ont défait certaines tentes.
« Nous sommes frustrés et nous nous inquiétons pour les gens. »
Les opposants au gazoduc de Coastal GasLink affirment que, dans la matinée, une dizaine d'agents de la GRC
ont passé le point de contrôle policier pour avancer vers les camps.Dans un communiqué, la GRCune injonction du 31 décembre interdisant d'empêcher l'accès au chantier du gazoduc. Elle n'a pas précisé si elle avait procédé à des arrestations.
a indiqué qu'elle menait une intervention pour mettre en œuvreC'est toute une armée là-haut
, lance le chef héréditaire de Wet'suwet'en, Woos, qui porte également le nom de Frank Alec.
« Ils ont des armes, ils ont un équipement tactique. On dirait qu'ils sont prêts pour la guerre. »
L'impasse déçoit
Ce n'est pas le résultat que l'on espérait et pour lequel on a travaillé au cours des derniers mois
, déplore le premier ministre de la province, John Horgan.
Le ministre des Relations autochtones et de la Réconciliation, Scott Fraser, était en territoire Wet'suwet'en au début de la semaine pour rencontrer les chefs héréditaires.
Les rencontres se sont étirées pendant plus de 14 heures : On a affaire à une communauté divisée. On avait espoir, et on a toujours espoir d'ailleurs, que le dialogue puisse se poursuivre avec la communauté Wet'suwet'en
, dit-il.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site web de Coastal GasLink, le président de la société énergétique David Pfeiffer qualifie la situation de « décevante ».
Ce n'est pas le résultat que nous voulions. Nous avons fait des efforts exceptionnels pour résoudre ce conflit par l'engagement et le dialogue
, peut-on y lire.
« Indignation absolue »
L'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique a publié une brève déclaration en réaction à l'action de la police.
Nous sommes devant un scandale absolu et dans un état d'angoisse douloureuse alors que nous observons le peuple Wet'suwet'en voir son titre et ses droits bafoués brutalement et son droit à l'autodétermination refusé
, affirme le grand chef Stewart Phillip.
La GRC n'a fourni aucune information sur les arrestations effectuées dans les heures précédant la publication de la déclaration.
L'action de la GRC intervient au lendemain de l’échec des pourparlers entre le gouvernement de la Colombie-Britannique et les chefs héréditaires de Wet'suwet'en.
Coastal GasLink a signé des ententes avec 20 conseils élus des Premières Nations le long du tracé.
Avec les informations de Chantelle Bellrichard et Yvette Brend