Jean-Luc Murray souhaite faire du MNBAQ un musée pour tous

Jean-Luc Murray est entré en fonction comme directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) le 26 novembre 2018
Photo : Courtoisie, MNBAQ
En poste depuis un peu plus d'un an, le nouveau directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec Jean-Luc Murray souhaite plus que jamais faire du musée un lieu ouvert à tous.
Amateurs d'art, artistes, enfants, personnes âgées ou marginalisées : tous devraient pouvoir se sentir à l'aise dans un musée d'art qui a autant à offrir que le MNBAQ.
Celui qui était jusqu'à l'an dernier directeur de la programmation au Musée de la civilisation raconte avec plaisir sa première visite dans un musée, alors qu'il n'avait que 11 ans.
Je visitais le Musée Laure Conan, l'ancêtre du Musée de Charlevoix. Je n'étais jamais allé dans un musée de ma vie
, se souvient-il.J'étais hyper impressionné. Je me rappelle du nom de la guide, Pierrette Harvey. Elle nous avait dit de ne pas toucher. Moi, j'avais rien de beau chez-moi. Et Pierrette Harvey m'avait vu toucher un beau meuble. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Cette fois-là, elle m'a regardé avec un regard bienveillant, car elle voyait bien que je touchais pratiquement le meuble comme si c'était un objet sacré. Si elle avait été méchante, je n'aurais jamais remis les pieds dans un musée de ma vie
, ajoute-t-il, persuadé que cette première visite a changé sa vie.
« Un musée d'art, c'est beaucoup plus que seulement une appréciation esthétique. On voit l'art pour guérir, pour se retrouver comme être humain, pour parler par exemple de sciences et d'environnement, comme on va le faire avec notre expo consacrée à Turner. »
Fort de cette vision, il compte bien développer le créneau de ce que certains appellent les non-publics, soit ceux qui viennent rarement ou jamais dans une institution comme la sienne parce qu'ils croient ne pas avoir les outils pour apprécier les œuvres proposées.
« L'accessibilité, ça ne veut pas dire niveler par le bas. C'est seulement d'installer des conditions d'accueil. »
Le directeur général du MNBAQ aimerait par exemple proposer des activités de médiation culturelle à des jeunes ayant des troubles de santé mentale ou encore organiser des visites jumelant personnes du troisième âge et enfants d'âge préscolaire. Jean-Luc Murray croit fermement au rôle social du musée.
Je sais que lorsque qu'on inclut des gens marginalisés, on répare. Le contact de l'art pour ces personnes-là apporte un grand apaisement
, explique-t-il.
Le musée travaille en ce moment avec divers organismes communautaires afin d'élaborer des activités d'accueil qui devraient être offertes le printemps prochain.