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Éclipsée par le coronavirus, l'influenza cause pourtant plus de morts

Les virus de la grippe mutent sans arrêt pour échapper à nos défenses immunitaires.

Les virus de la grippe mutent sans arrêt pour échapper à nos défenses immunitaires.

Photo : getty images/istockphoto / nopparit

Radio-Canada

La grippe saisonnière tue 3 500 personnes chaque année au Canada, mais en ce moment les inquiétudes et toute l'attention des pouvoirs publics et de la population se focalisent sur la COVID-19.

Selon le dernier bilan hebdomadaire (Nouvelle fenêtre) publié par l’Agence de la santé publique du Canada, 54 000 cas de grippe ont été détectés depuis le 1er novembre. Ils ont mené à 2 234 hospitalisations, dont 283 admissions en soins intensifs et 102 décès.

Malgré des vaccins largement disponibles au Canada, la grippe traditionnelle fait partie des 10 principales causes de décès au pays, selon Santé Canada.

Pourtant, la population et les autorités de santé publique sont davantage attentives à l'évolution de l’épidémie du nouveau coronavirus en ce moment, comme c’était le cas lors de la grippe pandémique du SRAS, en 2003.

La raison pour laquelle on parle moins de l’influenza, c’est que ça survient bon an mal an, ce n’est pas un nouveau virus.

Une citation de La Dre Caroline Quach, professeure titulaire à l’Université de Montréal

Coronavirus : la situation en Ontario

Consulter le dossier complet

Une représentation du coronavirus.

Le SRAS avait tué un peu moins de 10 % des cas déclarés, tandis que l'influenza est fatale pour 4 à 7 % des patients hospitalisés plus de 24 heures, selon la docteure Caroline Quach, professeure titulaire à l’Université de Montréal et médecin responsable de la prévention des infections au CHU Sainte-Justine.

Taux de mortalité du coronavirus plus élevé que celui de l'influenza

Il est toutefois difficile de comparer les taux de mortalité des différentes maladies virales tant qu'une épidémie est en cours, selon elle.

Au début du mois de mars, la COVID-19 présentait un taux de mortalité de 3,4 % dans la population générale, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les données présentées par l'Université John Hopkins, qui fait référence dans le comptage des cas, affiche quant à lui, en date du 2 avril, un taux de 5,1 %, avec près d'un million de cas détectés pour 50 230 décès.

C'est nettement plus que la grippe saisonnière (moins de 0,1 %).

Tous les cas sont loin d'être détectés

Mais les chiffres communiqués par l'OMS et par l'université sont à prendre avec de grandes pincettes, car il s'agit de bilans purement statistiques basés sur le nombre de cas connus à travers le monde.

Or, une quantité indéterminée de cas est passé et passe encore sous les radars, s'agissant de personnes présentant des symptômes légers qui n'ont pas nécessité d'hospitalisation, ni de test. Ces gens se rétablissent d'eux-mêmes chez eux et n'entrent pas dans les statistiques.

Surtout, ils ne sont pas morts.

0,7 % de mortalité en Corée du Sud

La Corée du Sud et l'Allemagne présentent les taux de létalité liée au coronavirus les plus faibles sur la planète. Et ce grâce à une stratégie de dépistage à grande échelle, nettement plus intense qu'ailleurs dans le monde.

Jusqu’à présent, près de 400 000 personnes ont été contrôlées en Corée du Sud, avec des pointes certains jours à 20 000 tests.

Des travailleurs de la santé portant des combinaisons de protection attendent de contrôler un automobiliste.

La Corée du Sud est un pays modèle en matière de dépistage passif du Covid-19. Le pays a par exemple développé des postes de tests au volant.

Photo : afp via getty images / ED JONES

La faible proportion des décès par rapport aux cas confirmés est directement corrélée au contrôle invasif de la population.

L'échantillon statistique est alors plus représentatif de la véritable mortalité de la COVID-19.

Pas de vaccin contre le coronavirus

Alors que la grippe saisonnière est en théorie évitable grâce à un vaccin antiviral (efficace à 58 % cette année, selon Santé Canada), on ne dispose d’aucune arme similaire pour lutter contre le coronavirus actuel. Une autre donnée inconnue autour de ce nouvel agent pathogène concerne sa propension à muter, ce qui lui conférerait une vitalité plus grande.

La Dre Quach ajoute que le coronavirus inquiète plus que l'influenza par le fait qu’on est encore en phase de découverte.

Gros plan sur le bras d'une personne qui se fait vacciner.

Le vaccin serait le bon choix pour prévenir la grippe.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Poudrier

Dans un cas comme dans l’autre, la prévention reste alors le maître mot.

Pour l’influenza, outre le vaccin, se laver les mains fréquemment, éternuer dans son coude et rester chez soi lorsque l’on est malade permettent de lutter contre sa propagation. Les autorités de santé publique font les mêmes recommandations pour le coronavirus.

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