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Le coronavirus a tué 106 personnes et en a infecté plus de 4000 en Chine

Le congé du Nouvel An chinois, qui devait prendre fin le 30 janvier, a été prolongé jusqu'au 2 février.

Deux hommes en combinaison de protection prennent la température d'un automobiliste.

À Wuhan, les autorités prennent la température des occupants des véhicules.

Photo : Getty Images / AFP

Radio-Canada

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a corrigé son évaluation de la menace que pose le nouveau coronavirus à l'échelle planétaire, la qualifiant maintenant d'« élevée ». Le virus a tué 106 personnes, toutes en Chine, un premier cas ayant été signalé à Pékin.

La Chine a rapporté plus de 4000 cas d’infection, contre environ 2000 dimanche.

La moitié des cas de contamination ont été signalés dans la seule province de Hubei. Et c’est là que l'on déplore la plupart des 106 décès.

Un homme de 50 ans est notamment décédé à Pékin. Il s'était rendu le 8 janvier dans la ville de Wuhan et était tombé malade, avec de la fièvre, après être revenu à Pékin sept jours plus tard. Il a succombé à une défaillance respiratoire, ont précisé des responsables.

L'OMS a indiqué lundi que c'est en raison d'une erreur de formulation qu'elle avait qualifié la menace à l'échelle internationale de modérée. Elle considère plutôt la menace élevée à l'international et très élevée en Chine.

Ce que l'on sait :

  • Le coronavirus est apparu à Wuhan, dans le centre de la Chine, en décembre.
  • Nommé 2019-nCoV, il a 80 % de similitudes génétiques avec le virus du SRAS.
  • 2019-nCoV semble plus contagieux que le virus du SRAS, mais moins virulent.
  • L'épidémie a fait 106 morts.
  • Plus de 4000 infections confirmées ont été signalées en Chine.

Les bilans toujours revus à la hausse alimentent une vague d'inquiétude mondiale malgré le petit nombre de cas enregistrés en dehors de la Chine.

L’épidémie, qui a débuté en décembre dans un marché de Wuhan où étaient vendus des animaux sauvages, s'étend désormais à une dizaine de pays. Un cas confirmé et un cas présumé ont été signalés au Canada : il s'agit d'un couple qui a été placé en quarantaine à Toronto. Hors de l’Asie, la maladie a aussi atteint l'Australie, l'Europe et les États-Unis.

Aucun cas mortel n'a pour l'heure été enregistré en dehors de la Chine.

La capacité de propagation du virus s'est renforcée, avaient indiqué dimanche des responsables chinois, même s'il ne s'avère pas aussi puissant que le SRAS, un précédent coronavirus qui avait fait près de 800 morts en 2002-2003. Pékin joue la transparence afin d'éviter les reproches qui avaient accompagné cette épidémie.

Le maire de Wuhan, Zhou Xianwang, a d'ailleurs reconnu lundi sur les ondes de CCTV, la télévision publique, que son administration n'avait pas su gérer la crise de manière optimale, un exercice de contrition plutôt rare pour un haut responsable chinois. Il s'est même dit prêt à démissionner.

Le premier ministre apparaît vêtu d'une combinaison de plastique bleu, un masque au visage.

Une photographie du premier ministre Li Keqiang diffusée par Pékin.

Photo : Gouvernement de la Chine

La visite du premier ministre chinois Li Keqiang était la première d'un très haut responsable du régime communiste dans la capitale de la province de Hubei (au centre de la Chine) depuis le début de l'épidémie.

M. Li y était en visite pour guider les efforts visant à endiguer le virus. Il dirige d’ailleurs le « groupe de travail » qui supervise la lutte contre l'épidémie. Il a aussi rencontré des patients et des membres du personnel médical sur la ligne de front, a précisé le gouvernement.

Le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de son côté annoncé qu'il se rendrait en Chine afin de rencontrer les responsables. L'OMS a décidé la semaine dernière de ne pas proclamer une « urgence internationale ».

La période de congés à l'occasion du Nouvel An chinois, qui devait prendre fin le 30 janvier, a été prolongée jusqu'au 2 février dans le but de limiter les mouvements de population et de réduire ainsi les risques de contagion, selon les médias d'État.

La période du Nouvel An se traduit habituellement par des déplacements massifs dans tout le pays.

Ambiance de ville fantôme à Wuhan

La circulation des véhicules « non essentiels » reste interdite à Wuhan.

Les automobilistes acheminant du personnel de santé vers les hôpitaux sont en revanche autorisés à circuler.

À une quinzaine de kilomètres au sud du centre-ville, un barrage de police contrôlait les véhicules et la température des occupants. Les automobilistes devaient produire un document avant de pouvoir passer.

Dans les hôpitaux de Wuhan, la situation s'avère parfois chaotique : les patients doivent attendre des heures avant de voir un médecin. La construction de deux sites supplémentaires pouvant accueillir chacun plus de 1000 lits doit être achevée d’ici deux semaines.

Plan aérien d'un hôpital en construction

La construction de deux nouveaux hôpitaux doit être achevée d’ici deux semaines.

Photo : Getty Images / AFP / Hector Retamal

Au total, 56 millions de personnes sont coupées du monde au Hubei par les mesures de blocage.

Le maire de Wuhan, Zhou Xianwang, a cependant déclaré dimanche que 5 millions de personnes avaient quitté la ville avant le Nouvel An chinois, qui tombait samedi, cette année.

Un chiffre de nature à accroître la peur d'une diffusion de l'épidémie, d'autant que, selon des responsables sanitaires chinois, le virus peut se transmettre avant même l'apparition de symptômes.

Plusieurs grandes villes du nord du pays – Pékin, Tianjin, Xian – ont déjà annoncé la suspension des lignes d'autocars longue distance qui les relient au reste du pays. Dans l'Est, la province du Shandong (100 millions d'habitants) a fait de même.

Le port du masque de protection a été imposé dans plusieurs provinces, notamment au Guangdong, la plus peuplée du pays avec plus de 110 millions d'habitants.

La Mongolie, qui partage une longue frontière avec la Chine, a décidé de fermer les points de passages routiers avec ce pays. Les liaisons ferroviaires et aériennes demeurent cependant ouvertes.

La Mongolie n'a pour l'heure enregistré aucun cas de contamination. Mais le gouvernement mongol a expliqué avoir pris cette décision après l'apparition de cas confirmés en Mongolie-Intérieure, une région chinoise frontalière du pays.

Hong Kong a fermé ses frontières aux voyageurs non hongkongais qui ont séjourné à Wuhan au cours des 14 derniers jours. Les voyageurs en provenance du Hubei sont également indésirables à Macao.

Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et BBC

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