Manifestation à Toronto contre le projet de gazoduc Coastal GasLink en C.-B.

Plus d'une centaine de manifestants se sont assemblés devant les bureaux de la Gendarmerie Royale du Canada à Etobicoke pour dénoncer les actions de l'agence gouvernementale.
Photo : Radio-Canada / Marguerite Gallorini
Des groupes autochtones se sont rassemblés devant les bureaux de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) à Etobicoke, dans l'ouest de Toronto, pour dénoncer les actions de la police fédérale en Colombie-Britannique et montrer leur solidarité envers la Première Nation Wet'suwet'en qui s'oppose au projet de construction du gazoduc Coastal GasLink.
Des manifestants ont ainsi collé un avis d’éviction sur la porte du bureau de la GRC
de l’Ontario vendredi pour exiger de ses agents chargés de faire respecter une injonction de quitter le territoire de la Première Nation.Depuis des mois, des manifestants bloquent l’accès au site des travaux de Coastal GasLink de TC Energy pour empêcher la construction du gazoduc qui traverse le territoire ancestral de la Première Nation Wet'suwet'en.
Mais, en décembre dernier, TC Energy a obtenu une prolongation de l’injonction interdisant quiconque de lui bloquer l'accès au site et la GRC a ainsi été chargée d'arrêter ou retirer toute personne sur le site des travaux.
L'organisatrice du rassemblement à Toronto, Vanessa Gray, explique que la Première Nation Wet'suwet'en n'a pas été dûment consultée avant la construction du gazoduc Coastal GasLink qui prévoit relier la région de Dawson Creek, dans le centre-est de la Colombie-Britannique aux environs de Kitimat, dans le nord de la côte.
Elle estime que la GRCfavorise de manière flagrante les souhaits de l'industrie par rapport aux lois du territoire ou à la protection des personnes
et considère que ses actions constituent une violation des droits des autochtones inscrits dans la section 35 de la Constitution canadienne
, peut-on lire dans son communiqué.
« Étant donné qu’ils n’ont pas réalisé une consultation complète avec toutes les populations autochtones du territoire Wet'suwet'en, ils ne devraient pas être en mesure d’imposer une construction de pipeline avec une police militarisée. »
Dans une réponse écrite à Radio-Canada, la GRC respecte et protège le droit aux manifestations pacifiques tel que garanti par la Charte canadienne des droits et libertés. Toute personne a droit à la liberté d'expression pacifique. Le grand public, les résidents locaux et les entreprises ont également droit à un environnement sûr
.
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Le mois dernier, la compagnie gazière avait déclaré demeurer dédiée à la construction du projet de gazoduc d’une valeur de 6,6 milliards de dollars dans le respect des partenaires autochtones et des communautés locales le long du tracé de l’infrastructure
.
Les chefs héréditaires, eux, restent catégoriquement opposés
au projet de gazoduc planifié sur leur territoire.
D'une longueur de 670 km, l'infrastructure de transport de gaz est en construction depuis le début de 2019. Une fois terminé, Coastal GazLink devrait faciliter l'exportation de près de 700 000 litres de gaz naturel par jour.