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Les Autochtones représentent 30 % des prisonniers fédéraux, un « sommet historique »

Le pénitencier fédéral de Stony Mountain

Le pénitencier fédéral de Stony Mountain est situé à 10 kilomètres au nord de Winnipeg. Vieux de plus de 100 ans, il accueille de nombreux prisonniers autochtones.

Photo : Radio-Canada

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les personnes d’origine autochtone incarcérées dans les prisons fédérales du pays représentent désormais plus de 30 % de la totalité des prisonniers, selon l’enquêteur correctionnel du Canada, Ivan Zinger.

« Depuis des années, la proportion d’Autochtones dans nos pénitenciers fédéraux continue d’augmenter et atteint maintenant un nouveau sommet historique », décrit Ivan Zinger, lors d’une entrevue téléphonique. « C’est inacceptable », insiste l’enquêteur indépendant. 

« Mon prédécesseur avait fait du bruit il y a 4 ans quand on avait atteint le taux record de 25 %. Maintenant, on est à 30 % et chaque année depuis 20 ans, la proportion augmente, indépendamment des gouvernements au pouvoir. »

« Aucun gouvernement n’a été capable de [régler] cette tendance très malsaine. »

— Une citation de  Ivan Zinger, enquêteur correctionnel du Canada.

Croissance ininterrompue depuis 2001

Les Autochtones représentent 5 % de la population canadienne, mais leur nombre derrière les barreaux ne cesse d’augmenter depuis des décennies.

Par ailleurs, l’enquêteur correctionnel du Canada relève, dans un communiqué, que « les taux de détention chez les Autochtones ont augmenté » depuis quelques années, « malgré une baisse générale de la population carcérale ». Ainsi, depuis avril 2010, la population carcérale autochtone a augmenté de 43,4 % (soit 1265 prisonniers), alors que la population carcérale non autochtone a diminué de 13,7 % (soit 1549 prisonniers).

Le nombre croissant d’Autochtones derrière les barreaux compense la diminution des autres groupes, ce qui donne l’impression que le système fonctionne dans un état normal ou stable », indique le communiqué. 

Ivan Zinger qualifie ces tendances de « déséquilibres troublants et enracinés », alors même que les données concernant les femmes sont encore plus déséquilibrées : 42 % des femmes incarcérées au Canada sont autochtones.

« Parodie nationale »

L’enquêteur correctionnel du Canada pointe aussi le fait que les services correctionnels fédéraux « semblent imperméables au changement et insensibles aux besoins, aux antécédents et aux réalités sociales à l’origine des taux élevés de délinquance autochtone ». Selon une étude récente citée par le Bureau de l’enquêteur correctionnel, « les Autochtones récidivent ou sont réincarcérés à des niveaux beaucoup plus élevés, allant jusqu’à 70 % chez les hommes autochtones de la région des Prairies. »

« À ce rythme, les Autochtones représenteront 33 % de la population carcérale fédérale totale au cours des trois prochaines années », prévient Ivan Zinger dans un communiqué.

Dénonçant le fait qu’« aucun gouvernement, quel qu’il soit, n’a réussi à renverser la surreprésentation des Autochtones dans les prisons canadiennes », l’enquêteur correctionnel du Canada estime que « l’indigénisation de la population carcérale du Canada n’est rien de moins qu’une parodie nationale ».

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