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Chrystia Freeland rejette l’idée d’un échange de prisonniers avec la Chine

Chrystia Freeland parle dans un micro en conférence de presse. Un drapeau canadien est déployé derrière elle.

La vice-première ministre Chrystia Freeland a affirmé lundi qu'il était hors de question que le Canada procède à un échange de prisonniers avec la Chine.

Photo : The Canadian Press / Mike Sudoma

Radio-Canada

Le gouvernement de Justin Trudeau rejette l'idée d'un échange de prisonniers pour faire libérer Michael Spavor et Michael Kovrig, deux Canadiens détenus en Chine, dans la foulée de l'arrestation à Vancouver de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou.

Il y a deux ans, le premier ministre effectuait une visite officielle en Chine et envisageait des pourparlers de libre-échange. Mais depuis, les relations avec Pékin se sont détériorées aussi bien sur le plan diplomatique que commercial.

L'arrestation en décembre 2018 de Meng Wanzhou, à la demande des Américains, a été le début des tensions entre les deux pays. Michael Kovrig, qui travaillait pour l'International Crisis Group (ICG), et Michael Spavor, qui était directeur d'une organisation favorisant les échanges avec la Corée du Nord, ont ensuite été arrêtés par les autorités chinoises au cours du même mois.

Devant la situation, deux observateurs ont proposé de procéder à un échange de prisonniers entre Pékin et Ottawa. Il s'agit d'Eddie Goldenberg, un ancien conseiller de Jean Chrétien, et John Manley, ancien ministre libéral des Affaires étrangères.

Le bien-être et la libération de Michel Kovrig et de Michael Spavor sont nos priorités. Notre gouvernement a été clair. Nous sommes soumis aux règles de lois et honorons nos obligations. C’est ce que nous devons faire et c’est ce que nous allons faire. Le Canada est un état de droit et le processus d'extradition suivra son cours.

Une citation de Chrystia Freeland, vice-première ministre du Canada

Il n’est donc pas question pour le gouvernement de procéder à un échange de prisonniers.

Pendant ce temps, la démarche du gouvernement est soumise à une forte pression de l’opposition, qui demande des comptes et qui a même forcé la formation d'un comité parlementaire pour se pencher sur les relations sino-canadiennes.

On sait que l'approche du gouvernement libéral ne fonctionne pas, a déclaré Leona Alleslev, chef adjointe du Parti conservateur.

Contrecoups économiques

Jusqu'où le Canada pourrait-il aller pour normaliser les relations avec la Chine? Les experts croient qu’il faudra agir avec prudence, car d’importants intérêts économiques sont en jeu. Le gouvernement n'a pas beaucoup de leviers, estime Ari Van Assche, professeur d’affaires internationales à HEC Montréal.

Économiquement, comparés à la Chine, nous sommes un petit pays. [La Chine est] le deuxième [...] pays du monde [en superficie] et est celui qui contribue le plus à la croissance économique mondiale, précise Ari Van Assche.

NDLR - La Chine occupe le quatrième rang du classement des pays pour ce qui est de la superficie derrière, dans l'ordre, la Russie, le Canada et les États-Unis.

Des embargos chinois sur la viande et le canola ont d'ailleurs eu un sérieux impact sur les agriculteurs canadiens.

Plus de deux ans [après la visite de Trudeau en Chine], on est dans une situation où nos exportations ont diminué. L’investissement direct étranger de la Chine vers le Canada a diminué aussi. Maintenant, le[s] deux tiers des Canadiens ont une vision négative de la Chine.

Une citation de Ari Van Assche, professeur d’affaires internationales à HEC Montréal

Selon cet expert, le Canada doit miser sur l'apaisement et la règle de droit afin de tenter de reconstruire la relation à long terme. Essayer d’être rationnel, essayer de ne pas créer trop de vagues, essayer de nous baser sur de bons principes est la meilleure façon de le faire, précise M. Van Assche.

Les parlementaires s’en mêlent

Un nouveau comité parlementaire spécial a été créé pour examiner les relations tendues du Canada avec la Chine. Il a tenu sa première réunion à Ottawa lundi pour planifier les futures auditions.

Le nouvel ambassadeur canadien en Chine, Dominic Barton, sera convoqué d'ici le 7 février.

M. Barton, consultant en affaires de haut niveau, a été nommé en septembre pour tenter de rétablir les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays.

Ce comité est né d'une motion conservatrice adoptée en décembre dernier, grâce au soutien d'autres partis de l'opposition.

Les partis de l'opposition réclament des réponses au nouveau gouvernement minoritaire libéral, au moment où Michael Kovrig et Michael Spavor entament leur deuxième année dans une prison chinoise.

La motion autorise le comité à ordonner au premier ministre, au ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne, au ministre de la Sécurité publique Bill Blair et à l'ambassadeur Dominic Barton de comparaître comme témoins de temps à autre, selon ce que le comité juge à propos.

Le porte-parole conservateur en matière d'affaires étrangères, Erin O'Toole, a déclaré en décembre que le comité s'emploierait à régler le différend diplomatique actuel du Canada avec la Chine et à élaborer une approche particulière pour atténuer les problèmes bilatéraux entre les deux pays.

Meng Wanzhou

Le reportage de Louis Blouin

Photo : The Canadian Press / JONATHAN HAYWARD

Par ailleurs, le ministère chinois des Affaires étrangères a de nouveau demandé au Canada de libérer la directrice financière du géant des télécommunications Huawei.

Les États-Unis et le Canada ont abusé de leur traité bilatéral d'extradition et ont arbitrairement pris des mesures obligatoires contre une citoyenne chinoise sans motif, a déclaré le porte-parole Geng Shuang, selon des propos traduits sur le site web de son ministère.

Meng Wanzhou, accusée de fraude par les États-Unis dans le but de contourner les sanctions américaines contre l’Iran, est en liberté surveillée dans l'une de ses deux résidences de Vancouver. Les procédures judiciaires concernant son extradition vers les États-Unis pourraient s'étendre jusqu'à l'automne prochain.

Avec les informations de Louis Blouin

Avec les informations de La Presse canadienne

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