Le coronavirus en 12 questions

Le 2019-nCoV, représenté ici sur une illustration fournie par les Centers for Disease Control des États-Unis, peut mener à de graves infections pulmonaires, dont la pneumonie.
Photo : via reuters / Centers for Disease Control
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La multiplication en Asie du nombre de cas d’infection par un nouveau virus inquiète les autorités sanitaires internationales. Qu’est-ce que nous savons de ce mystérieux virus? Explications.
1. Où est-il apparu pour la première fois?
Ce virus, nommé 2019-nCoV, n’avait jamais été observé chez l’humain jusqu'à tout récemment. Il a été détecté pour la première fois en décembre dernier dans un marché public de Wuhan, ville chinoise de 11 millions d'habitants. Les autorités sanitaires chinoises pensent que des animaux vendus dans ce marché de fruits de mer en étaient la source.

Une femme marche devant le marché de gros des fruits de mer de Huanan, fermé.
Photo : Getty Images / NOEL CELIS
2. Qu’est-ce qu’on sait de lui?
Il appartient à la famille des coronavirus qui sont à l’origine de diverses affections, allant du rhume banal à des maladies plus graves comme le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
La plupart de ces virus infectent les animaux. Seulement six d'entre eux sont connus pour leur capacité à infecter l’humain.
Du point de vue génétique, le 2019-nCoV présente « 80% de similarités » avec le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), dont la pandémie avait fait des centaines de morts en 2003.
Il faut savoir que ce n’est pas un virus qui se propage aussi bien que l’influenza. Il n’évolue pas très rapidement.

Le coronavirus du SRAS vu sous un microscope.
Photo : AFP/British Health Protection Agency
3. Peut-il se transmettre d’un humain à l’autre?
Oui. Les autorités sanitaires chinoises ont confirmé des cas de contamination interhumaine. Cette transmission entre humains pourrait permettre au virus de se propager plus rapidement et plus largement que s'il ne se transmettait que d'animaux à humains.
4. Doit-on craindre une pandémie?
Selon les données épidémiologiques dont on dispose, la transmission du virus entre humains est quand même limitée. Des milliers de personnes ont toutefois été contaminées en Chine et de nouveaux cas apparaissent − encore en très petits nombres − dans de nombreux pays.
Dans un passé récent, deux souches de coronavirus avaient entraîné des épidémies : le SRAS et le MERS (Middle East respiratory syndrome).

Des employés transfèrent un patient à l'hôpital Jinyintan, à Wuhan.
Photo : Reuters / Darley Shen
5. Quels sont les symptômes de 2019-nCoV?
Les mêmes que la plupart des cas de grippe : de la fièvre, de la toux, des douleurs musculaires, un essoufflement et des difficultés respiratoires.

Les virus de la grippe mutent sans arrêt pour échapper à nos défenses immunitaires.
Photo : iStock
6. Peut-il y avoir des complications ?
Oui. Dans les cas les plus graves, l'infection peut provoquer une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale et même la mort.
7. Est-ce qu’il existe un test de dépistage?
Oui. La Chine a rapidement réalisé et partagé avec le reste du monde la séquence génétique de 2019-nCoV. Cela a permis de mettre sur pied un test spécifique pour déceler les cas.
8. Quelles sont les personnes les plus à risque?
Ses effets seront plus graves chez les personnes les plus fragiles, comme les jeunes enfants et les personnes âgées. Les personnes qui vivent avec une maladie chronique sont également plus susceptibles de présenter des complications.

Un policier masqué monte la garde devant le marché aux fruits de mer de la ville de Wuhan, en Chine, qui a été désigné comme lieu d'origine de l'éclosion de la nouvelle maladie.
Photo : Reuters / Darley Shen
9. Comment peut-on prévenir une infection?
En suivant les recommandations habituelles pour éviter la propagation : se laver les mains régulièrement, se couvrir la bouche et le nez lorsqu'on tousse et éternue. Éviter les contacts étroits avec toute personne présentant des symptômes de maladie respiratoire tels que la toux et les éternuements.
10. Doit-on redouter une autre crise comme celle du SRAS?
Il est difficile de répondre à cette question.
En 2002 et 2003, l'OMS estime que l'épidémie de SRAS avait fait au moins 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong) sur 8096 cas.
À l’époque, trois à quatre mois ont été nécessaires pour déterminer que le SRAS était un coronavirus.
De nos jours, on connaît beaucoup mieux les coronavirus, si bien que l’on peut espérer une réponse beaucoup plus rapide et plus forte.

L'éclosion de la maladie a poussé bien des Chinois à tenter de mieux se protéger contre une éventuelle contamination.
Photo : Reuters / Jason Lee
11. Le Canada déconseille-t-il de voyager en Chine?
Affaires mondiales Canada recommande d'éviter tout voyage non essentiel en Chine. Déjà, le 27 janvier, le ministère avait recommandé d'éviter tout voyage dans la province du Hubei, y compris dans les villes de Wuhan, de Huanggang et d’Ezhou, en raison de l'imposition de sévères restrictions visant à limiter la propagation du coronavirus.

Pays où des cas d'infection au coronavirus ont été confirmés en date du 29 janvier.
Photo : Organisation mondiale de la santé
12. À quoi pouvons-nous nous attendre?
En plus des milliers de cas diagnostiqués en Chine, moins de 100 cas en tout ont été répertoriés dans des pays d'Asie et d'Europe, mais aussi au Canada, aux États-Unis, aux Émirats arabes unis et en Australie. Selon l'Organisation mondiale de la santé, la façon rigoureuse avec laquelle l'épidémie est traitée en Chine permet d'espérer que la chaîne de transmission du virus puisse être interrompue. L'agence rappelle toutefois que le monde entier doit rester en alerte et agir.