•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Vancouver aura un distributeur automatique d'opioïdes : une première au Canada

Devant une machine un peu plus grande qu'un guichet bancaire automatique, un homme pose sa main sur un scanneur situé à côté d'un écran d'information.

Derick Walker scanne sa main pour recevoir les comprimés d'hydromorphone prescrits par son médecin.

Photo : Radio-Canada

Nora Chabib
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Des Vancouverois souffrant de dépendance auront accès à un distributeur automatique d'opioïdes dans le cadre d'un projet pilote unique au Canada.

Après un premier centre d’injections supervisées au pays, la distribution de trousses de naloxone pour contrer les surdoses et celles de bandelettes permettant d'établir si une drogue est contaminée au fentanyl ou encore l'exploitation de nouvelles technologies de vérification de la pureté des drogues, les innovations permettant de sauver de ceux qui souffrent de dépendances donnent cette fois-ci naissance à un projet pilote de distribution automatique d'hydromorphone : MySafe.

Les utilisateurs comme Derick Walker doivent scanner leur paume pour confirmer leur identification par biométrie. La dose d'hydromorphone (un médicament opioïde) ordonnée par leur médecin est alors libérée en quelques secondes par le distributeur automatique MySafe.

Pour Derick Walker, cette machine est plus qu’un moyen simplifié d’obtenir sa prescription, elle augmente son espérance de vie.

« Je n'ai pas à m'agiter toute la journée à chercher de l'argent pour subvenir à mon besoin de consommer du fentanyl acheté dans la rue et qui joue avec ma vie. »

— Une citation de  Derick Walker, participant, projet piliote MySafe
Gros plan sur une main portant 4 petites pilules blanches d’hydromorphone.

La distributrice peut contenir assez de comprimés d’hydromorphone pour 48 utilisateurs.

Photo : Radio-Canada

Pour l’instant, seuls les patients ayant déjà vécu une surdose peuvent être inscrits au programme de distribution automatique par leur médecin. Ils doivent aussi accepter un suivi médical régulier.

Une fois le projet pilote confirmé, les participants pourront utiliser la machine jusqu'à quatre fois par jour, mais devront attendre quelques heures entre chaque utilisation. La machine peut fournir suffisamment de pilules pour un traitement de 5 jours pour 48 utilisateurs. L'hydromorphone prescrit répond aux effets recherchés par ceux qui souffrent de dépendances sans pour autant compromettre leurs vies, explique le Dr. Tyndall.

Objectif : une distribution simple et rapide

Le Dr. Mark Tyndall, fondateur du projet pilote MySafe est spécialisé en maladies infectieuses et professeur à la faculté de la santé de la population et de la santé publique de l'Université de la Colombie-Britannique. Lui et son équipe voulaient recréer le fonctionnement simple et rapide des guichets bancaires automatiques. MySafe vise à répondre rapidement au besoin croissant pour un approvisionnement en opioïdes sur afin d'éviter que ceux qui souffrent de dépendance s’en procurent dans la rue et risquent une surdose.

L'homme se tient debout près de la machine grise et bleue et dont l'écran mesure presque la taille de son tronc.

Mark Tyndall, fondateur du projet MySafe.

Photo : Radio-Canada

« Je pense que la seule réponse éthique dans cette situation est au moins de donner aux gens l'accès à un médicament pharmaceutique de remplacement sûr et avec lequel ils ne risqueront pas une surdose.  »

— Une citation de  Dr. Mark Tyndall, fondateur du projet MySafe

Le gouvernement provincial attentif

Le ministre de la Santé mentale et des Dépendances au gouvernement de la Colombie-Britannique affirme soutenir le projet pilote et attendre d’en voir les résultats.

Nous espérons vivement que ce projet pilote pourra être élargi pour réduire les décès et la morbidité, favoriser les traitements et éventuellement amener les gens à se rétablir, Perry Kendall, codirecteur intérimaire du Centre britanno-colombien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies .

Des drogues vendues sur le marché noir et souvent contaminé par le puissant opioïde fentanyl sont responsables d'au moins 80 % des décès par surdose en Colombie-Britannique depuis trois ans, selon le Bureau des coroners de la province.

Avec les informations de Stephen Quinn et Jodie Martinson et Bridgette Watson.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...