Des Sherbrookois impliqués pour la reconstruction d’Haïti

Des résidents marchent dans une zone détruite de Port-au-Prince, après le tremblement de terre majeur qui a frappé la capitale haïtienne en 2010.
Photo : Reuters / Jorge Silva
Dix ans après le séisme qui a emporté plus de 200 000 personnes à Haïti, des Sherbrookois continuent d’oeuvrer à la reconstruction de ce pays durement éprouvé.
Le Sherbrookois, Nicolas Demers-Labrousse a d’ailleurs choisi de quitter le Québec afin de se consacrer à temps plein à aider ce pays des Antilles à se relever à la suite de cette tragédie.
Nicolas Demers-Labrousse avait déjà un lien privilégié avec Haïti, le pays d’origine de son père. Quelques visites avec ses parents lui avaient permis d’y prendre ses repères.
À Sherbrooke, on avait une communauté haïtienne qui était petite, mais tissée serrée
, décrit-il. Les fêtes et les rassemblements fréquents le gardent en contact avec cette culture.
Son désir de retourner à Haïti est bien présent, dès sa jeunesse. Le 12 janvier a définitivement été un accélérateur dans ma réflexion pour venir appuyer les Haïtiens et les Haïtiennes
, explique-t-il.
Voir ces endroits qu’on a connus et visités se transformer complètement et devenir méconnaissables, ça donne un choc.
Après le séisme, il a commencé par mener des campagnes de financement au Québec avant de revenir s’y installer officiellement avec sa famille en 2015. Il y travaille aujourd'hui comme coordonnateur pour Médecins du Monde - Canada.
Selon lui, 10 ans après le séisme, le pays est toujours confronté à un défi immense.
Les gens se demandent souvent, ce qui est le pire. La catastrophe naturelle vécue en 2010 ou dix ans plus tard une catastrophe humaine, politique, socio-économique qui est en train de couler Haïti.
Un souffle nouveau pour la jeunesse
Le Sherbrookois, d’origine haïtienne, Wilson Saint-Jean, est lui aussi préoccupé par le sort d’Haïti, dix ans plus tard.
C’est l’an dernier que la Maison des jeunes qu'il a construite dans la communauté de Jérémie a ouvert ses portes. Des dizaines de jeunes haïtiens y passent régulièrement pour profiter d’un bon repas ou pour l’encadrement offert par les deux employés de l’endroit.
La maison parraine également quinze jeunes pour qu’ils puissent aller à l’école.
Relever un pays, ça prend du temps et ça prend beaucoup d’argent et je vois quand même une amélioration.
Les projets de Wilson Saint-Jean demeurent ambitieux. Le professeur d’éducation physique veut mettre en place une boulangerie pour créer de l’emploi et aussi aider des familles à se nourrir.
Également, il souhaite bientôt offrir des formations pour permettre aux Haïtiens d’apprendre différents métiers manuels, dont celui d’électricien, de briqueteur ou d’ébéniste.
Le Sherbrookois d’adoption mène ces nombreux projets à partir du Québec, mais retourne aussi régulièrement à Haïti. Il prévoit notamment y séjourner pendant cinq mois en mars.
Celui qui a perdu quatre membres de sa famille lors du tremblement de terre croit que plus d’expatriés comme lui devraient tenter d’agir pour venir en aide à ce pays où les besoins sont criants.
Avec les informations de Fanny Lachance-Paquette