5 ans après les attentats, Charlie Hebdo dénonce la rectitude politique

La page couverture du numéro du 7 janvier 2020 de l'hebdomadaire « Charlie Hebdo »
Photo : Charlie Hedbo
Le numéro spécial 5e anniversaire de l’attentat à Charlie Hebdo cible les « nouveaux gourous de la pensée formatée » et fustige la tendance au politiquement correct. On donne aussi la parole aux proches des victimes de l’attentat, qui, le 7 janvier 2015, a fait 12 morts parmi les membres de la rédaction du journal satirique.
La une du journal représente un téléphone intelligent géant avec les logos de Twitter, Facebook et WhatsApp qui écrase la langue et les bras d’un dessinateur.
Aujourd’hui, le politiquement correct nous impose des orthographes genrées, nous déconseille d’employer des mots supposés dérangeants
, écrit Riss dans son éditorial. Laurent Sourisseau (son vrai nom) a été blessé lors de l’attentat. Il est maintenant directeur de Charlie Hebdo.
Le directeur fustige celles et ceux qu’il appelle les nouveaux censeurs
qui se croient les rois du monde derrière le clavier de leur téléphone intelligent. Les flammes de l’enfer d’autrefois ont laissé la place aux tweets délateurs de maintenant
, ajoute-t-il.
Témoignages de proches des victimes
Dans ce numéro, Maryse Wolinski, la conjointe du dessinateur Georges Wolinski, pose des questions sur la sécurité, qu’elle juge déficiente, des bureaux de Charlie Hebdo au moment de l’attentat. Pourquoi la surveillance de Charlie Hebdo, journal satirique menacé cinquante fois par jour, a-t-elle été supprimée à la fin de novembre 2014? Pour faire des économies? Pour protéger les policiers? Secret-défense!
Véronique Cabut, conjointe du dessinateur Cabu, et Denise Charbonnier, mère de Charb (Stéphane Charbonnier), qui était directeur de Charlie Hebdo lors de l’attentat, prennent aussi la parole.
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