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La santé de l'estuaire du Saint-Laurent a été remise en question en 2019

L'estuaire du Saint-Laurent est-il en mauvaise santé?

Une baleine et un baleineau dans l'océan.

La mort de nombreuses baleines pourrait être annonciatrice de mauvaises nouvelles pour la santé de l'estuaire du Saint-Laurent.

Photo : Clearwater Marine Aquarium / Twitter

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Neuf baleines noires de l'Atlantique Nord sont mortes au cours de l'année 2019. Pour une population estimée à 400 individus, il s'agit d'un nombre élevé, selon les experts.

Sur ces 400 baleines, plus du tiers passe l'été dans l'estuaire du Saint-Laurent.

La chercheuse en écologie marine Lyne Morissette craignait de revivre l'année 2017, durant laquelle une douzaine de baleines noires de l'Atlantique nord sont mortes dans le golfe du Saint-Laurent.

On avait très peur d'atteindre les chiffres d'il y a deux ans. Ça s'est arrêté à neuf morts, sauf que c'est beaucoup pour une espèce en voie de disparition, explique Mme Morissette.

Cela dit, les morts constatées en 2019 sont survenues malgré les mesures de protection mises en place en 2017. Ces moyens avaient pour but de limiter la vitesse des navires et de fermer certaines zones de pêche.

« En 2018, nous n'avions pas de décès. On s'est dit que les mesures fonctionnaient, sauf que ce n'est pas aussi simple. »

— Une citation de  Lyne Morissette, chercheuse en écologie marine

Toujours selon la chercheuse, la protection des baleines noires est essentielle pour l'équilibre de l'écosystème dans l'estuaire du Saint-Laurent.

C'est bon pour l'écosystème, mais c'est aussi bon pour l'industrie de la pêche, qui dépend de ces ressources marines, souligne Mme Morissette.

Au mois d'août dernier, un citoyen rapportait avoir aperçu une baleine noire de l’Atlantique Nord à environ 5 km au large de Matane. Il s'agissait plutôt d'une baleine à bosse. La baleine noire observée le plus en amont du Saint-Laurent a été à Mont-Saint-Pierre, le 28 août 2019, selon Pêches et Océans Canada.

Une érosion des berges tout aussi inquiétante

En ce qui a trait à la santé de l'estuaire du Saint-Laurent, les morts de baleines noires ne sont pas les seuls événements qui ont retenu l'attention en 2019. L'érosion des berges s'est accentuée, notamment aux Îles-de-la-Madeleine avec le passage de la tempête Dorian.

Selon Pascal Bernatchez, professeur en géographie à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), les berges ont essuyé des reculs de plusieurs mètres à certains endroits. Il y a aussi eu des inondations dans les secteurs de La Grave et de Havre aux Maisons, note le professeur.

Un escalier vers la berge a perdu une partie de ses marches, aux Îles-de-la-Madeleine.

Sans couvert de glace, les hivers risquent d'être catastrophiques, selon Pascal Bernatchez.

Photo : Radio-Canada / William Bastille-Denis

Un avenir préoccupant

En somme, les deux experts s'entendent pour dire que les changements climatiques ont et auront un impact sur le Saint-Laurent au cours des années à venir.

Des tempêtes plus intenses et plus fréquentes pourraient survenir, selon eux. Le couvert de glace pourrait également diminuer.

« Selon les régions, il pourrait y avoir une réduction d'une trentaine de jours de glace. Ça aura pour effet d'exposer davantage les côtes et les berges aux effets des tempêtes. »

— Une citation de  Pascal Bernatchez, professeur de géographie à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR)

Toutefois, malgré les inquiétudes, la chercheuse Lyne Morissette préfère demeurer optimiste.

En 2020, je pense que pour le fleuve et le golfe, on va continuer dans cette vague de sensibilisation initiée par la jeunesse. Je pense que les jeunes vont prendre une place de plus en plus importante dans la protection de ce fleuve, parce que c'est ce qu'on leur lègue, après tout, conclut Lyne Morissette.

D'après le reportage de Marie-Christine Rioux.

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