S'épanouir en cuisinant des biscuits pour chiens

Vincent et Mathieu s'affairent au démoulage des biscuits.
Photo : Radio-Canada / Benoît Jobin
Un groupe de personnes handicapées de Baie-Comeau s'est lancé dans la production de biscuits pour chiens. Un projet qui contribue à l'épanouissement de ces personnes, en plus de ravir les papilles de nombreux animaux.
Les biscuits sont vendus depuis le 3 décembre, mais la mise au point du produit est en cours depuis des mois par Annie Boisseau, coordonnatrice du Projet MAVIE, le Mouvement pour l'accomplissement, la valorisation, l'intégration sociale et l'émancipation des personnes handicapées.
Les adultes handicapés développent de nouvelles compétences grâce à cette activité. Elle pourrait aussi fournir un financement d'appoint à l'organisme communautaire, qui peine chaque année à boucler son budget.
Les animaux, c'est quelque chose qui rejoint tous mes participants. C'est vraiment au cœur de ce projet-là. [...] J'essaie toujours d'avoir des activités de financement qui vont chercher nos participants, pour qu'ils [y] soient au centre
, souligne Annie Boisseau.
Biscuits appréciés
Avant qu'il soit mis en marché, le produit a été testé par des chiens qui se promenaient au parc des Pionniers, à Baie-Comeau. On s'est installés avec une petite table de dégustation et on a fait goûter les petits chiens, les gros chiens, toutes sortes de chiens de races différentes pour avoir le plus de goûteurs possible
, raconte Annie Boisseau.
« La réponse a été vraiment bonne. Je dirais que 90 % des chiens les ont vraiment appréciés. »
Deux saveurs sont offertes pour l'instant, soit beurre de soya et banane ainsi que patate douce et carotte. Les biscuits sont vendus au local du Projet MAVIE, au centre commercial Laflèche, mais ils pourraient éventuellement être distribués dans d'autres entreprises.
Matière gratuite
L'ingrédient de base, c'est la drêche que fournit gratuitement la Microbrasserie St-Pancrace. C'est de l'orge, du blé, de l'avoine. C'est un résidu de brassage
, explique le copropriétaire André Morin.
Quand on a fini d'extraire ce qu'on appelle le moût, le jus sucré qui va aller en fermentation, cette céréale-là est encore très riche en protéines, en glucides, précise André Morin. On ne va pas tout extraire ce qui est à l'intérieur.
Pour l'instant, l'équipe du Projet MAVIE n'utilise qu'une petite quantité de drêche, mais son besoin pourrait augmenter.
Cette collaboration fait l'affaire de la Microbrasserie St-Pancrace, qui préfère voir ses résidus valorisés plutôt qu'envoyés au site d'enfouissement.
Nouvelles compétences
C'est dans la petite cuisine aménagée dans le local de l'organisme communautaire que les recettes sont concoctées et les biscuits, cuits. Grâce à l'aide de partenaires financiers, un four a été acheté et des rénovations ont été effectuées.
Mon ami Vincent et moi, on aime bien travailler là-dedans
, affirme Mathieu Deschênes, qui participe au Projet MAVIE avec une dizaine d'autres jeunes adultes.
Certains préparent les biscuits, tandis que d'autres les comptent et les emballent en prévision de la vente. Les tâches sont réparties selon les capacités des participants.
« Il y a certains jeunes qui ont les aptitudes en dedans d'eux, mais il manque juste à leur donner le temps de les mettre en pratique et de trouver quelque chose qui les motive. »
Les adultes qui participent au Projet MAVIE ont maintenant une corde de plus à leur arc depuis qu'ils produisent des biscuits pour chiens. Ils contribuent à la société et au bonheur des goûteurs à quatre pattes.