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La nouvelle loi sur la citoyenneté embrase l'Inde

Des militants de l'Union des étudiants de l'Assam (AASU) brûlent des effigies du ministre de l'Intérieur, Amit Shah, du premier ministre, Narendra Modi, et du ministre en chef de l'Assam, Sarbananda Sonowal, lors d'une manifestation contre la nouvelle loi sur la citoyenneté.

Au moins 23 personnes ont été tuées depuis l’adoption de cette loi qui exclut les musulmans.

Photo : Reuters / Anuwar Hazarika

Radio-Canada

Le mouvement de protestation contre la nouvelle loi sur la citoyenneté, votée le 11 décembre, ne faiblit pas en Inde. Les manifestants de différents horizons rejettent ce texte qui facilite l'attribution de la citoyenneté indienne aux réfugiés d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh, mais pas aux musulmans.

Ils étaient plus d’un millier d'étudiants, d'artistes et d'écrivains à battre le pavé encore ce mercredi dans la capitale indienne et dans l'État d'Assam, dans le nord-est du pays. Ils voient en cette nouvelle loi introduite par le gouvernement hindouiste nationaliste une menace aux fondements de la démocratie indienne.

Les principes de la constitution ont été ébranlés par ce gouvernement, a déclaré à New Delhi Fahad, un leader étudiant qui n'utilise qu'un seul nom. Il estime cette loi discriminatoire à l'encontre des musulmans et potentiellement dangereuse pour d'autres minorités en Inde, qui compte 1,3 milliard d'habitants.

Un autre étudiant, Pranav Yadav, évoque une sorte de projet systématique d'attaquer les musulmans en Inde. Chaque fois que le Bharatiya Janata Party (BJP) est au pouvoir, il a un projet qui consiste à prendre pour cible les musulmans.

M. Yadav a le propos dur. En gros, c'est comme si un dirigeant avait une communauté dans le nez et obtenait la majorité pour soutenir cette idée. Comme Hitler l'a fait avec les juifs ou comme la Birmanie le fait avec les Rohingyas.

Après les musulmans, ils peuvent prendre pour cible n'importe quelle autre communauté. Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'un bouc émissaire et pour l'instant les musulmans semblent être les parfaits boucs émissaires, a-t-il ajouté.

Depuis l’adoption de cette loi, des dizaines de milliers de manifestants sont sortis dans la rue et au moins 23 personnes ont été tuées dans tout le pays. Des manifestations massives ont éclaté, notamment dans les États de l'Uttar Pradesh, du Karnataka et de l'Assam.

Narendra Modi défend sa loi

Le premier ministre indien, Narendra Modi

Le premier ministre, Narendra Modi, voit en cette loi un geste humanitaire en faveur des réfugiés en Inde.

Photo : Reuters / Altaf Hussain

Au pouvoir depuis 2014, le premier ministre Narendra Modi s’en défend. Il voit en cette loi un geste humanitaire en faveur des réfugiés en Inde.

Le premier ministre avait assuré dimanche que le texte ne changerait rien pour les musulmans indiens.

Devant des militants de son parti nationaliste hindou à New Delhi, Narendra Modi a déclaré que les musulmans qui sont les fils du sol indien et dont les ancêtres sont les enfants de notre mère patrie n'ont pas à s'inquiéter.

Le texte permet aux hindous, aux chrétiens et aux autres minorités religieuses qui se trouvent en Inde illégalement de devenir citoyens s'ils peuvent prouver qu'ils ont été persécutés en raison de leur religion au Bangladesh, au Pakistan et en Afghanistan, pays à majorité musulmane.

Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

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