2020, une année charnière pour l'avenir du patrimoine religieux à Québec

Le reportage de Félix Morrissette-Beaulieu
Photo : Radio-Canada / Daniel Coulombe
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'année 2020 devra être une année de mobilisation pour la sauvegarde du patrimoine religieux à Québec, afin d'éviter d'autres démolitions. L'avenir de plusieurs églises comme celle du Très-Saint-Sacrement en dépend, croient le vicaire général du diocèse et un consultant en patrimoine.
2019 aura été une année difficile pour le patrimoine bâti à Québec, « une année de défis », rapporte le vicaire général du Diocèse de Québec, Mario Duchesne.
La Ville a connu la démolition des églises Saint-Coeur-de-Marie dans le quartier Montcalm et Saint-François d'Assise dans Limoilou. Une mobilisation est nécessaire pour changer cette tendance, explique le consultant en patrimoine bâti Martin Dubois et vicaire général.
Il faut qu'il y ait des gens qui se mobilisent qui mettent sur la table des projets.
Parmi les églises menacées, celle du quartier Saint-Sacrement située sur le chemin Sainte-Foy qui se cherche toujours une nouvelle vocation. Elle a tenu sa dernière messe en septembre et depuis sa mise en vente, la Fabrique a reçu une dizaine de projets de promoteurs. Elle en a retenu un, mais refuse d'en dire davantage.

L'église Saint-Jean-Baptiste
Photo : Radio-Canada
L'avenir de l'église Saint-Jean-Baptiste est aussi incertain. Fermée depuis 4 ans, l'église pourrait servir d'agrandissement pour l'école voisine, c'est notamment le souhait du maire Régis Labeaume.
Le projet n'est pas attaché, mais au moins la Ville a manifesté son intérêt à collaborer
, précise le vicaire général, Mario Duchesne,
Mettre en valeur le patrimoine religieux
L'architecte Bernard-Serge Gagné et ancien président de la Corporation du Patrimoine et du Tourisme Religieux de Québec qui a fermé ses portes en juin souligne que la survie des églises ne peut pas reposer uniquement sur des individus et des groupes communautaires.
Il faut vraiment qu'il y ait une mobilisation des gouvernements municipaux et provinciaux pour qu'il y ait une prise en charge de l'état, parce que c'est un bien collectif, il faut le préserver et l'animer.
L'animation des églises faisait justement partie de la mission de l'organisme qu'il dirigeait. Il ajoute que la fermeture de la Corporation est symptomatique de la perte de vitesse du catholicisme qui a mené à une diminution du nombre de membres de l'organisme et donc de son financement.
Il croit que la création d'un organisme similaire est essentielle. On n’est pas conscient de tout ce patrimoine absolument fabuleux qu'on a et il faut le faire connaître.
Il est important de sensibiliser les gens à ce patrimoine pour en assurer la pérennité, conclut-il.