Isabelle Charest coordonnera un plan d'action contre la violence conjugale

« Je pense qu’il est temps d’agir », a déclaré la ministre responsable de la Condition féminine.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Visiblement ébranlé par le triple meurtre survenu dans l'est de Montréal et le témoignage d’une femme victime de violence de la part de son ex-conjoint, le premier ministre a décidé d’agir. François Legault a annoncé mercredi avoir confié à sa ministre chargée de la Condition féminine, Isabelle Charest, la coordination d’un plan d'action contre la violence conjugale.
C’est un dossier qui me préoccupe beaucoup et je veux qu’on agisse.
M. Legault a fait cette annonce en sortant d’un conseil des ministres. Il a expliqué que plusieurs ministères seront mis à contribution, dont ceux de la Sécurité publique, de la Santé et de la Famille. C’est Mme Charest qui aura le mandat de coordonner le travail entre les différents services gouvernementaux.
Sur la question des moyens qui y seront consacrés, le premier ministre a reconnu la nécessité de ressources supplémentaires, sans fournir plus de détails.
Je pense qu'on ne s'en sortira pas sans ajouter des ressources
, a ajouté M. Legault.
Je pense qu’il est temps d’agir
, a déclaré de son côté la ministre responsable de la Condition féminine. Elle a rappelé que le mandat qui lui a été confié est d’agir de façon concertée, de faire en sorte que ça change pour que les femmes se sentent en sécurité
.
L’annonce M. Legault est bien accueillie par la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, mais sa directrice veut des mesures concrètes. Un plan d’action gouvernemental en matière de violence conjugale pour 2018-2023 existe déjà.
Manon Monastesse rappelle que ce sont une douzaine de ministères qui ont signé le dernier plan d’action et tous ont des mesures à mettre en place
.
Il faut vraiment qu’on ait une volonté politique.
De son côté, Catherine Bolduc, la directrice d’Option, un organisme qui vient en aide aux hommes violents, plaide pour une cellule d’intervention de crise en cas de risque d’homicide intrafamilial, comme il en existe à Laval.
Une telle cellule n’existe pas à Montréal. Elle pourrait regrouper des représentants des maisons d’hébergement ou des organismes qui viennent en aide aux personnes qui ont des comportements violents, des représentants de la police, des services sociaux
, explique Catherine Bolduc, qui est aussi travailleuse sociale.
La pertinence d'une telle cellule ne fait pas de doute aux yeux de Valérie Meunier, présidente d'À cœur d’homme, un réseau d’aide pour les hommes.
Il y a souvent des informations dévoilées par les victimes, parfois par les auteurs, parfois par l’entourage et qui viennent à l’oreille d’intervenants qui sont capables de sonner l’alarme.
Tolérance zéro pour la cyberintimidation
En s’adressant aux médias, le premier ministre Legault a également invité les victimes de cyberintimidation à se manifester et à porter plainte à la police.
Ça devrait être tolérance zéro; donc, s'il y a des députés qui sont attaqués sur les médias sociaux, faites des plaintes à la police!
, a-t-il déclaré.
M. Legault faisait allusion aux signalements faits à la police par deux députées de l'Assemblée nationale, Christine Labrie de Québec solidaire et Nathalie Roy de la Coalition avenir Québec.
Les deux élues ont dit avoir reçu des messages haineux sur les réseaux sociaux.
À lire aussi :
Avec les informations de Marie-Eve Cousineau