Un scientifique de renom traite son alcoolisme grâce à des électrodes dans le cerveau

Frank Plummer est le premier Nord-Américain à se faire traiter par stimulation cérébrale profonde contre l'alcoolisme.
Photo : La Presse canadienne
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Frank Plummer, microbiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses et connu pour son travail sur le VIH et le virus Ebola, est le premier en Amérique du Nord à recevoir un traitement par stimulation cérébrale pour lutter contre l’alcoolisme. Il affirme que ce nouveau traitement, administré au Centre de santé de Sunnybrook, à Toronto, lui a sauvé la vie.
Frank Plummer assure avoir tout essayé avant de se tourner vers la stimulation cérébrale. Mais cela ne changeait pas grand-chose
, dit-il.
Le scientifique de Winnipeg explique que cette technique est plus précisément appelée stimulation cérébrale profonde
. Lors d’une intervention chirurgicale, les chirurgiens forent des petits trous dans le crâne du patient pour introduire des électrodes avec des fils dans une partie du cerveau appelée noyau accumbens, lié au mécanisme de dépendance. Ces fils sont ensuite reliés à un stimulateur qui envoie de manière continue des petites impulsions électriques.
Un an après cette opération, le Dr Plummer dresse un bilan positif. Il assure que ce traitement a éliminé ses envies d’alcool.
Avant cette opération, j’étais assez déprimé et j’étais plutôt en attente de la mort. Et, maintenant, j’ai une joie de vivre que je n’ai pas ressentie depuis longtemps.
Le microbiologiste dtravaille maintenant sur de nombreux projets
, dont un nouveau vaccin contre le VIH et l’écriture d’un livre.
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Un demi-litre de whisky tous les soirs
Si Frank Plummer en est arrivé là, c’est après avoir longtemps souffert d’alcoolisme. Il explique qu’il buvait pour évacuer le stress et fêter, comme le font les gens normaux
, mais ne pensait pas avoir un problème. Il ne buvait pas le jour
et ne pensait pas que ça [lui] faisait du mal
.
Ce n’est qu’en 2012, après des examens montrant un foie en mauvais état, qu’il a mesuré l’ampleur du problème. Il a subi une transplantation du foie en 2014, mais cela n'a pas freine sa maladie malgré les différents traitements qu’il essayait.
Mon foie s’est soudainement emballé avec en plus avec des antécédents familiaux de maladies hépatiques sans rapport avec l’alcool. J’étais tout à coup face à une maladie chronique à l’issue fatale.
Au point le plus fort de sa maladie, Frank Plummer buvait un demi-litre de whisky chaque soir.
Aujourd’hui, Frank Plummer avoue que, sans cette thérapie de stimulation profonde, il serait certainement mort
. Il souligne la difficulté d’admettre son alcoolisme, car cette maladie est très stigmatisée
. Il envoie ainsi le message aux personnes comme lui qui ont épuisé toutes les possibilités
que cette méthode est potentiellement révolutionnaire
.
Avec des informations de CBC