Martine Ouellet dénonce le sexisme et les coups bas de la politique

Martine Ouellet, alors qu'elle était chef du Bloc québécois
Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« Ça joue très dur en politique. » La phrase lancée par Martine Ouellet résume un peu la trame de fond du récit biographique intitulé Oser déranger, qu’elle publiera le 28 janvier prochain.
Dans une entrevue téléphonique, l’ancienne cheffe du Bloc québécois se défend de vouloir régler ses comptes. Elle affirme plutôt qu’elle veut dire comment ça se passe en coulisses parce que la population gagne à savoir
.
« J’avais sous-estimé le sexisme en politique. Si j’avais été un homme, les choses auraient été différentes. Ça dérange quand une femme est en position de pouvoir et de trancher. »
Selon elle, le sexisme est bien présent dans les officines politiques. Elle en veut pour preuve la réputation que certains lui ont faite comme ministre des Ressources naturelles dans le gouvernement de Pauline Marois.
Quand elle a remercié de ses services un sous-ministre et que son directeur de cabinet a quitté ses fonctions, on a dit qu’il était difficile de travailler avec elle. Or, soutient-elle, ces proches collaborateurs faisaient de l’obstruction et ne transmettaient pas les bonnes informations
à la machine administrative.
Un homme, dans cette situation, aurait été vu comme déterminé alors qu’une femme est plutôt perçue comme entêtée, suggère-t-elle.
Elle ajoute qu’elle n’avait jamais autant senti cette différenciation dans sa carrière précédente, en génie mécanique, pourtant majoritairement masculin.
Mea culpa
Martine Ouellet exprime un regret, sous forme de mea culpa. Elle aurait dû répondre à ce qu’elle appelle de fausses informations qui circulaient sur elle.
L’ex-politicienne refuse de donner des exemples, laissant le soin à ceux qui sont curieux de le découvrir dans le livre à paraître. Elle affirme qu’elle a été dénaturée à cause de sa trop grande loyauté envers les individus et les institutions
.
Cela ressemble à une référence à son passage controversé à la tête du Bloc québécois, où la majorité des députés se sont retournés contre elle.
Dans l’entretien, elle dénonce, sans préciser, les agendas personnels
qui ont torpillé son leadership. Elle aurait dû révéler ces manigances, rétablir les faits et répondre aux mensonges par la vérité
, ajoutant qu’elle ne l’a pas fait par loyauté envers l’institution qu’elle représentait.
L’influence des lobbys
Elle veut aussi mettre en lumière l’ampleur des forces en présence
, c’est-à-dire l’influence des groupes de pression.
« Il faut que les citoyens se réapproprient le pouvoir, sinon le cynisme prend toute la place. »
Cette fois, elle replonge dans son combat pour nationaliser la commercialisation de l’eau au Québec, une proposition qu’elle a fait cheminer dans les instances du Parti québécois.
Elle affirme que le lobby économique s’est mobilisé pour faire avorter le projet. Elle appelle à plus de rigueur du gouvernement pour ce qu’elle considère comme étant un bien commun.