Industrie du film : producteurs à la recherche de main-d’œuvre au Manitoba

Les professionnels de l'industrie du cinéma veulent attirer de nouveaux profils pour pallier le manque de main-d'oeuvre sur les plateaux de tournage.
Photo : iStock
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Ces dernières années, l’industrie du film a grandi de manière exponentielle dans la province. Les productions se sont multipliées et de grands noms du cinéma commencent à s’intéresser au marché manitobain. Toutefois, croître aussi vite s’accompagne aussi de défis, comme le manque de main-d’œuvre qualifiée.
Pour chaque tournage, le travail de 75 à 250 personnes est nécessaire. Outre les métiers directement liés au cinéma, les acteurs, les caméramans ou encore les scénaristes, l'industrie cinématographique a surtout de la difficulté à recruter dans des secteurs qui ne sont, à l’origine, pas destinés au monde du cinéma
, souligne la directrice de l’association On Screen Manitoba, Nicole Matiation.
Le constat est le même chez le cofondateur de la maison de production Manito Média, Charles Clément. Il avoue que recruter une main-d’œuvre formée et expérimentée a toujours été un défi
et encore plus avec les besoins croissants du secteur.
« La demande est élevée, mais l’offre n’est pas toujours présente pour pourvoir tous les postes. »
Manito Media est d’ailleurs engagée dans le recrutement pour réaliser la série Edgar, première série francophone tournée au Manitoba. Un recrutement difficile
dans certains secteurs, avoue Charles Clément. Il reste cependant positif et affirme avoir toujours réussi
à boucler ses équipes. Il se donne aussi un défi supplémentaire
en essayant de recruter le maximum de francophones possible. C'est d'autant plus nécessaire que le producteur ne peut pas se permettre de recruter trop de professionnels en dehors du Manitoba, car son financement ne lui permet pas de les héberger pendant trois ou quatre mois
.
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Les producteurs manquent, entre autres, de charpentiers et d'architectes pour créer des décors, de comptables pour gérer les finances des tournages, de restaurateurs pour nourrir les équipes.
Le problème est que pour ces corps de métiers, travailler avec des professionnels du cinéma n’est pas une évidence, ni leur vocation première. Nicole Matiation et les professionnels du secteur veulent donc démystifier
les métiers du cinéma et montrer aux jeunes que travailler dans l’univers du film ne veut pas forcément dire faire une école de cinéma. On Screen entend élaborer une stratégie de communication en partenariat avec les syndicats pour inciter les jeunes diplômés à rejoindre les maisons de productions audiovisuelles.
Cela passera par exemple par un site web qui affichera tous les métiers présents sur un tournage en détaillant les formations et l'expérience requise pour y travailler.
« Il faut démontrer combien les gens viennent de chemins très diversifiés. Nous avons des architectes pour les décors [et] des informaticiens pour les effets spéciaux. Notre objectif est de communiquer le potentiel de l’emploi offert dans ce secteur. »
Selon Charles Clément, il s’agit surtout d’expliquer au charpentier
qui se voit uniquement dans l’industrie de la construction ou au comptable
qui envisage d’intégrer un cabinet qu'il existe d’autres horizons.
Nicole Matiation compte aussi sur l’attractivité de ce secteur en pleine expansion. Elle rappelle qu’à l’heure actuelle environ 2000 personnes travaillent dans les différentes productions du Manitoba et que la taille des syndicats audiovisuels a doublé en deux ans.
Selon elle, la croissance future de l’industrie du film au Manitoba est liée à sa capacité à recruter. Plus il y a de personnes qui travaillent avec nous, affirme-t-elle, et plus cela permettra l’expansion des productions manitobaines.