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L'Université Laval veut réduire de 50 % l'empreinte carbone de ses placements

Deux immeubles de l'Université Laval.

L'Université Laval veut réduire de 50 % l'empreinte carbone de ses placements d'ici 2030, mais ne promet plus de se retirer complètement du pétrole.

Photo : Radio-Canada / Sebastien Vachon

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Près de trois ans après avoir promis de retirer ses placements du secteur pétrolier, l'Université Laval change légèrement de cap. Adoptée cette semaine, la nouvelle stratégie d'investissement responsable vise plutôt à réduire de 50 % l'empreinte carbone des actions détenues par l'Université d'ici 2030.

Pour passer à l'action rapidement, l'Université Laval se donne aussi une cible de mi-parcours : réduire de 30 % l'empreinte carbone de ses actions d'ici 5 ans.

Bien qu'ambitieuses, ces cibles sont différentes des intentions d'abord annoncées à l'hiver 2017. À la suite de pressions étudiantes, l'ancienne administration avait promis de retirer ses placements faits dans le secteur du pétrole.

Or, la nouvelle stratégie ne repose pas directement sur ce principe. L'Université dit certes vouloir limiter l'exposition des investissements aux réserves d'énergies fossiles, mais ne promet pas de cesser ses investissements dans les hydrocarbures.

L'Université Laval dit avoir adopté une stratégie plus globale. En misant sur le principe de réduction de l'empreinte carbone, l'institution atteindra de meilleurs résultats, selon le vice-recteur à l'administration, André Darveau.

« Si on se limitait vraiment au simple retrait des actions de compagnies qui touchent les énergies fossiles, ce serait une réduction de 19,3 % de notre empreinte carbone. »

— Une citation de  André Darveau, vice-recteur à l'administration de l'Université Laval
André Darveau, vice-recteur à l'administration de l'Université Laval

André Darveau, vice-recteur à l'administration de l'Université Laval

Photo : Radio-Canada

Là, on vise une action beaucoup plus large qui nous permet de pousser beaucoup plus loin, illustre M. Darveau. Il affirme d'ailleurs que se retirer des hydrocarbures ne réglerait pas tout, car d'autres secteurs industriels sont encore plus polluants.

De toute façon, M. Darveau est convaincu que l'objectif de réduction de l'empreinte carbone entraînera forcément un retrait graduel des investissements dans les énergies fossiles.

Une question de principe

Le groupe étudiant pro-environnement Univert Laval affirme que la stratégie proposée par l'Université Laval est une bonne nouvelle en raison des cibles ambitieuses qu'elle contient.

Reste que selon nous, les énergies fossiles, c'est le secteur qui devrait être visé en priorité, lance toutefois le co-coordonnateur général, Samuel Yergeau.

Par principe, l'Université aurait dû tenir sa promesse initiale, selon lui. C'est sûr que le désinvestissement dans les énergies fossiles, ce n'est pas seulement dans le but de réduire ses émissions de carbone.

« C'est aussi l'idée de ne pas investir dans une industrie qui bafoue les droits de certaines populations, qui détruit le territoire et investit volontairement dans la désinformation par rapport aux changements climatiques. »

— Une citation de  Samuel Yergeau, co-coordonnateur général d'Univert Laval
Samuel Yergeau, co-coordonnateur général de l'organisme pro-environnement Univert Laval

Samuel Yergeau, co-coordonnateur général de l'organisme pro-environnement Univert Laval

Photo : Radio-Canada

Priorité au rendement

Au 31 décembre 2018, l'empreinte carbone des actions de l'Université Laval était évaluée à 156 tonnes de CO2 pour chaque million de dollars investi.

Sur les 250 millions de placements que possède l'Université Laval, environ 100 millions sont des actions : c'est donc à cette portion que s'appliquera le nouveau critère de réduction de l'empreinte carbone.

La stratégie de l'université précise néanmoins que cela devra s'effectuer de manière à limiter tout impact significativement défavorable au rendement.

Une bonne partie des placements de l'Université Laval sert en effet à financer des bourses d'étudiants et des projets de recherche de professeurs; une réduction du rendement aurait donc des conséquences.

« La bonne nouvelle là-dedans, c'est qu'on a fait une analyse et quand on regarde les placements à faible empreinte carbone, le rendement est à peu près semblable présentement au rendement régulier, donc on pense que c'est atteignable.  »

— Une citation de  André Darveau, vice-recteur à l'administration de l'Université Laval

Les calculs d'empreinte carbone seront rendus publics chaque année par l'Université Laval, qui est l'une des premières au pays à annoncer une telle stratégie d'investissement responsable.

La semaine dernière, l'Université McGill, à Montréal, annonçait un engagement semblable, avec l'objectif ultime de devenir une institution carboneutre d'ici 2040.

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