ArchivesDepuis 1984, Opération Nez rouge veille à la sécurité des automobilistes à Noël

En 1984, était lancée la première campagne de l'Opération Nez rouge.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En 1984, Jean-Marie de Koninck met sur pied une initiative pour éviter les accidents sur les routes que provoquent des automobilistes enivrés au moment du temps des Fêtes. Après plus de 35 ans d’existence, l’idée d'Opération Nez rouge a été reprise un peu partout au Canada et même à l’international.
Une idée de financement originale
Durant le temps des Fêtes de 1985, comme le rappelle un reportage de Jean-Robert Faucher du 20 décembre 1985, Opération Nez rouge en est à sa deuxième année et est solidement établie à Québec.

Reportage de Jean-Robert Faucher du 20 décembre 1985.
La Société de l’assurance automobile du Québec subventionne l’initiative. Les bénévoles sont nombreux. Pourtant, la campagne n’est alors vieille que d’un an.
En 1984, Jean-Marie de Koninck, professeur à l’Université Laval, en a eu l’idée. Il cherche des moyens de financer les activités de son équipe de nageurs Rouge et Or.
Or, quelque temps auparavant, Jean-Marie de Koninck a entendu une statistique troublante : la moitié des accidents mortels sur les routes sont provoqués par des automobilistes enivrés, et le temps de Fêtes est une période propice pour que de telles tragédies se produisent.
Jean-Marie de Koninck propose alors à ses 25 nageuses et nageurs de créer un service original : pourquoi ne pas raccompagner chez eux, dans leurs propres véhicules, les automobilistes qui ont pris un verre de trop lors des célébrations de Noël? Le service sera gratuit, mais si les gens donnent des pourboires, ces derniers seront utilisés pour le fonctionnement du club Rouge et Or.
Avec la collaboration du Service de police de la Ville de Québec, du Mouvement Desjardins et de la station de radio CHRC, où se trouve l’animateur vedette André Arthur, la première Opération Nez rouge s'est déroulée du 13 au 23 décembre 1984.
Une armée de bénévoles
Trois ans après cette première édition, Opération Nez rouge était de plus en plus populaire, comme le constatait la journaliste Cécile Larouche.

Reportage de Jean-Robert Faucher du 20 décembre 1985.
Son reportage du 28 décembre 1987 présenté au Téléjournal nous montre par ailleurs que les bénévoles sont au cœur de l’action de cette initiative. Cette année-là, 5000 personnes avaient accordé du temps pour faire fonctionner Nez rouge.
Si la grande majorité de ces bénévoles sont des anonymes, quelques personnages illustres mettaient aussi la main à la pâte. C’est le cas notamment du lieutenant-gouverneur du Québec Gilles Lamontagne. Le représentant de Sa Majesté dans la belle province a raccompagné chez eux quelques fêtards un peu éméchés.
Certains reconnaissent le représentant de Sa Majesté la reine Élisabeth II, d’autres pas du tout. Cela donne lieu à certaines situations cocasses que raconte le lieutenant-gouverneur.
Une idée qui fait du chemin
C’est une bonne cause d’aider les gens. C’est le temps des Fêtes. Il y a beaucoup de partys. Les gens ne font pas nécessairement attention. C’est une manière de responsabiliser les gens et de leur rendre service.
En décembre 2003, Opération Nez rouge entreprenait sa vingtième campagne.

Entrevue avec l’animateur Robert Paquet enregistrée lors d’une émission spéciale de RDI, « Les 20 ans de Nez rouge », diffusée le 31 décembre 2003.
Lors d’une entrevue avec l’animateur Robert Paquet enregistrée lors d’une émission spéciale de RDI, Les 20 ans de Nez rouge, diffusée le 31 décembre 2003, Jean-Marie de Koninck souligne un fait important : Opération Nez rouge a déclenché au fil du temps un impressionnant mouvement communautaire.
En 20 ans, souligne son fondateur, 300 000 Canadiens ont participé aux Opérations Nez rouge.
En 2018, les bénévoles d’Opération Nez rouge ont effectué plus de 73 000 raccompagnements au Canada, donc 56 000 au Québec.
Des campagnes inspirées par l’idée de Jean-Marie de Koninck existent maintenant en Belgique, en France, au Portugal et en Suisse.
Par ailleurs, Nez rouge est aussi actif tout au long de l’année dans des programmes de sensibilisation aux dangers de l’alcool au volant.