ArchivesIl y a 50 ans disparaissait le cœur du frère André

Le cœur du frère André est dérobé dans son reliquaire le 16 mars 1973.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le 16 mars 1973, les pères de Sainte-Croix s’aperçoivent que le cœur du frère André a été dérobé. La relique sera remise aux autorités 21 mois plus tard. Retour en archives sur l’histoire de ce vol qui a secoué la communauté des pèlerins et des religieux de l’oratoire Saint-Joseph.
Un vol qui secoue la communauté catholique du Québec
À l’émission de radio De tous les coins du monde du 21 décembre 1974, le journaliste Réal D’Amour annonce que le cœur du célèbre frère André a été remis aux autorités religieuses de l’oratoire Saint-Joseph par des policiers de la métropole.
Les voleurs, qui ne seront jamais retrouvés, rendent l'objet par l'entremise d'un jeune avocat montréalais, Me Frank Shoofey. Les motifs pour lesquels les brigands ont rendu le cœur demeurent inconnus.

Le cœur du frère André est retrouvé le 21 décembre 1974.
Photo : Radio-Canada
Le 16 mars 1973, les pères de Sainte-Croix s'aperçoivent que le cœur du fondateur de l'oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, le frère André, a été dérobé. Le bocal dans lequel la relique du bienheureux était conservée n'est plus sur son piédestal de marbre, dans une voûte de l'église du chemin Queen-Mary.
Aucun signe d'effraction n'a été relevé, les voleurs possédant apparemment les clés de la porte et de la grille derrière lesquelles se trouvait l'organe.
Le Service de police de la Ville de Montréal ouvre immédiatement une enquête.
Les voleurs demanderont une rançon de 50 000 $, mais les autorités de l'oratoire refuseront de céder au chantage, expliquant qu'une relique ne possède aucune valeur pécuniaire, selon les lois de l'Église.
Quelques mois après le vol de la relique, le 3 août 1973, la journaliste Marie-Hélène Poirier s’entretient avec le père Marcel Lalonde, recteur de l’oratoire Saint-Joseph, à l’émission de radio Présent édition métropolitaine.

L’homme d’Église explique ce que certains catholiques ont ressenti à la suite du vol.
Par les témoignages que nous avons eus, on voit que les gens ont été marqués par cet événement qu’ils déplorent. Ils continuent à souhaiter, ils continuent à entretenir l’espoir que cette relique revienne.
La tradition de garder les cœurs des rois ou des hommes d'Église défunts nous vient d'Europe.
Le don de guérir les malades et les infirmes
Le frère André, né Alfred Bessette, religieux de la congrégation de Sainte-Croix, avait, disait-on, le don de guérir les malades et les infirmes.
Guidé par la dévotion qu'il porte à saint Joseph, il entreprend, en 1917, la construction d'une chapelle en son honneur sur le flanc du mont Royal. En 1924 commence l'édification de la basilique; les travaux se terminent en 1967, 30 ans après la mort du frère André.
À l’émission Champ libre du 30 janvier 1965, le journaliste Paul-Émile Tremblay demande à des femmes pourquoi elles prient le frère André. Certaines dévotes évoquent la guérison d’un des leurs ou l’espoir d’un rétablissement.

Une croyante témoigne de sa ferveur envers le thaumaturge.
Après le Bon Dieu, c’est lui. Après le Bon Dieu, c’est saint Joseph, puis le frère André.
Le 23 mai 1982 à Rome, le pape Jean-Paul II déclare le frère André « bienheureux ». Un moment attendu depuis longtemps, car le sentiment populaire au Québec et ailleurs demeure unanime : le frère André est un saint aux yeux des fidèles.
Il sera canonisé le 17 octobre 2010 par le pape Benoît XVI.