À la recherche d’étudiants en cuisine

L’École d’alimentation et d’hôtellerie de Trois-Rivières propose 1470 heures de formation et 200 heures de stage à ses étudiants. (archives)
Photo : Radio-Canada
L’École d’alimentation et d’hôtellerie de Trois-Rivières peine à trouver des élèves pour sa prochaine cohorte en janvier.
Après la pénurie de main-d'oeuvre dans les restaurants, c'est maintenant la pénurie sur les bancs d'école. À quelques semaines de sa prochaine rentrée, l'École d'alimentation et d'hôtellerie de Trois-Rivières se désole de n’avoir pour l’instant que 6 inscriptions alors que la moyenne d’une cohorte est habituellement de 22 élèves.
Comment l’expliquer ? Pour Pierre Laliberté le directeur de la formation, c’est justement en partie à cause de la pénurie de main-d’oeuvre sur le marché du travail. Évidemment, les restaurateurs sont en besoin donc ils peuvent engager des gens, les former un peu sur le plancher pour répondre à des besoins immédiats
. Autrement dit, selon lui, les restaurants désireux d’attirer de la main-d’oeuvre seraient prêts à offrir une formation à leurs futurs employés. Dans cette optique, plus besoin de passer par la case-école.
Une formation indispensable, selon l'école
Pourtant, M.Laliberté revendique et défend l’importance d’une formation dans son école. Une formation de 1470 heures, il n'y a personne dans les restaurants qui peut former quelqu'un sur le plancher avec la qualité que nous on peut offrir au niveau de la formation. C'est impossible
La formation offre aux étudiants de la polyvalence
Un de ses étudiants lui donne raison. Charles-Olivier Cardinal travaille depuis 5 ans dans un restaurant, mais depuis le mois d'août il s'exerce aussi derrière les fourneaux de l'école. J'ai décidé de venir pratiquer ici pour savoir les vraies bases et pour ensuite avoir plus d'opportunités d'emploi.
Le métier serait-il moins attrayant ?
Charles-Olivier est convaincu d’être sur la bonne voie. Pour cet apprenti, la restauration est un métier d'avenir. C'est l'un des seuls métiers où les robots ne seront pas capables de submerger le commerce parce que oui, le goût c'est propre à chacun, mais surtout c’est difficile à recréer
.
Pour Martin Lampron le propriétaire du restaurant La Maison de la débauche à Trois-Rivières, il faut même redorer l’image de la profession. Je pense qu'on mérite une tape sur l'épaule au lieu de tout le temps dire "la restauration c'est difficile." Ça l'est un peu. Mais ceux qui aiment ça par passion, ils vont toujours le faire
.
L’École d’alimentation et d’hôtellerie de Trois-Rivières espère ainsi attirer jusqu'à elle tous les passionnés de cuisine, et ce le plus rapidement possible.
D'après le reportage de Pascale Langlois.