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Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Quelques mois après la destruction impopulaire de certains bâtiments historiques, Québec délie les cordons de la bourse afin de mieux préserver et restaurer son patrimoine immobilier.
La ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, a annoncé jeudi matin la mise en place d'un programme de subvention de 30 millions de dollars mis à la disposition des municipalités.
Il s'agit d'un nouveau programme qui agira en parallèle à la loi qui existe déjà et qui vient combler des vides, des manques, dont de l'aide financière aux bâtiments qui n'ont pas de statut de protection patrimonial, a indiqué la ministre Roy.
On se rend compte que beaucoup de maisons n'ont pas de statut de protection. Les propriétaires aimeraient faire de la restauration pour prévenir une dégradation et ils n'ont pas de ressources.
Les 30 millions de dollars investis serviront en majorité pour la restauration de propriétés privées et municipales. De cette somme, six millions de dollars seront consacrés à l’embauche de spécialistes dont le mandat sera notamment de dresser l'inventaire des bâtiments qui méritent d’être protégés. Les villes pourront également bénéficier du programme pour leurs propres bâtiments patrimoniaux.
Le patrimoine culturel immobilier est une ressource fragile et non renouvelable dont il faut prendre soin. Notre gouvernement assume aujourd’hui le rôle important qu’il doit jouer pour en assurer la préservation et la restauration, indique Mme Roy dans un communiqué.
Le gouvernement caquiste se dit à l’écoute des citoyens mécontents devant la destruction de résidences où notre histoire s'est forgée.
La démolition de la maison d’un patriote à Chambly l’année dernière a particulièrement déchaîné les passions. Selon la ministre Roy, le programme lancé jeudi aurait permis de préserver le bâtiment.
Des réserves
L'historien Marc-André Bluteau, président de la Société d’histoire de Charlesbourg, à Québec, accueille avec prudence l'annonce de jeudi. On ne peut pas ne pas être content parce que c’est quand même de l’argent supplémentaire pour sauvegarder des bâtiments patrimoniaux, mais ça ne résout pas tout le problème, croit-il.
Il croit notamment que le gouvernement devrait apporter des changements législatifs afin d'encadrer les propriétaires de maisons privées à forte valeur patrimoniale. C’est bien beau mettre de l’argent, mais il y a aussi une réglementation plus sévère à y avoir, notamment pour les propriétaires qui laisse des maisons patrimoniales se détériorer jusqu’à la démolition, ajoute l'historien.
Il espère également que l'embauche de spécialiste ne servira pas qu'à refaire des listes de maisons d'intérêt patrimonial, puisque plusieurs existent déjà grâce au travail d'historiens, notamment dans les grandes villes.
Il revient toutefois aux municipalités de déterminer la valeur patrimoniale des bâtiments pour bénéficier du programme annoncé jeudi.
L'évolution de la démolition de l'église Saint-Coeur-de-Marie, du 2 juillet au 22 octobre
À quelques kilomètres de là, la maison Pasquier, qui a hébergé les premiers résidents permanents de la Nouvelle-France, est tombée sous le pic des démolisseurs en septembre dernier.
Récemment, Nathalie Roy est personnellement intervenue pour empêcher la démolition de la maison Jobin-Bédard, une autre résidence à haute valeur patrimoniale, dans le secteur de Charlesbourg.