La Banque de l'infrastructure injecte 300 millions dans le terminal de Contrecœur

Installations actuelles du port de Montréal à Contrecœur
Photo : Logistec
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le financement pour le projet d'expansion du port de Montréal à Contrecoeur prend forme, et ce, même si ce projet n'a toujours pas reçu l'approbation des autorités réglementaires sur le plan environnemental.
La Banque de l'infrastructure du Canada (BIC) a annoncé mercredi à Montréal qu'elle est prête à investir jusqu'à 300 millions de dollars dans le futur terminal à conteneurs sur les terrains de la municipalité montérégienne qui appartiennent au port de Montréal.
Dans quelques années, nous serons à capacité terrestre au niveau de la manutention des conteneurs. Ne pas développer un projet comme Contrecoeur, ça équivaudrait à mettre une espèce de "no vacancy" à la porte du port [de Montréal
], a indiqué la présidente-directrice générale de l'Administration portuaire de Montréal, Sylvie Vachon, en conférence de presse.
Une assurance pour le secteur privé
Le montage financier du projet, dont l'estimation des coûts totaux est de 750 à 950 millions de dollars, reste à finaliser avec, notamment, une participation du secteur privé qui, selon Mme Vachon, ne devrait pas se faire prier à la suite de cette annonce.
La Banque [de l'infrastructure] vient appuyer le projet pour de très nombreuses années. Ça permet de "dé-risquer" le projet au niveau financier et de lui donner une erre d'aller pour que les opérateurs privés, les partenaires, voient aussi que [...] les premières années, qui vont être les plus difficiles, vont être [soutenues] par une banque qui est là pour du très long terme
, a-t-elle dit.
L'étonnante fourchette de 750 à 950 millions de dollars pour l'estimation des coûts s'explique par le fait que la version finale du terminal dépendra des intentions du futur opérateur privé qui déterminera l'ampleur du projet en fonction de ses besoins.
Le projet doit créer 5000 emplois durant la construction et un millier d'emplois une fois mis en activité.
Toujours pas de feu vert environnemental

Terminal portuaire de Contrecoeur
Photo : Radio-Canada
Les travaux de construction doivent débuter en 2021 et la mise en service est prévue pour 2024, mais l'approbation de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale n'est toujours pas acquise.
Pourtant, les répercussions de l'installation ne sont pas négligeables : le terminal ajoutera 1200 camions par jour à la circulation locale, un train par jour sur la voie ferrée locale et deux à trois navires par semaine sur le fleuve Saint-Laurent au départ, et beaucoup plus si le terminal atteint sa pleine capacité.
Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, qui participait à l'annonce, a promis que le projet n'irait pas de l'avant s'il n'obtenait pas le feu vert de l'Agence, mais il a dû se défendre de tenir l'approbation pour acquise en annonçant déjà des éléments de financement.
Il a expliqué que la planification exigeait un travail de fond qui devait aller de l'avant de manière préliminaire.
Un gros projet comme celui de Contrecoeur, ça prend énormément de planification. Ça prend la question du financement, et on en annonce une partie aujourd'hui, et ça prend aussi l'évaluation environnementale. Mais l'évaluation environnementale est bien avancée et nous voulons aider le projet en permettant à certaines activités comme le financement et la planification de procéder
, a précisé le ministre.
Deux espèces animales sont à risque en marge de ce projet, soit la rainette faux-grillon, une grenouille classée vulnérable
par les autorités provinciales, et un poisson, le chevalier cuivré qui, lui, est en voie de disparition et que l'on ne retrouve nulle part ailleurs qu'au Québec.

Installations actuelles du port de Montréal à Contrecoeur
Photo : Port de Montréal
L'habitat de ces deux espèces serait nécessairement touché, puisque le projet prévoit de draguer le fond du fleuve à cette hauteur et, évidemment, de construire des quais.
On est en train d'évaluer tout ça, a dit le ministre. Oui, il y a certaines espèces à risque, et ça va être pris en considération dans l'évaluation qui est bien avancée en ce moment, mais on va tout regarder.
Le port de Montréal a manutentionné 1,7 million de conteneurs en 2018 et approche de sa capacité maximale. Le terminal de Contrecoeur ajoutera une capacité additionnelle de 1,15 million de conteneurs.