Doug Ford, Scott Moe et Blaine Higgs veulent mettre en service de petits réacteurs nucléaires

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, (à droite) assis à côté de son homologue de l'Ontario, Doug Ford, et de Blaine Higgs du Nouveau-Brunswick (à gauche) (archives)
Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes
Trois premiers ministres provinciaux se sont engagés à collaborer pour le développement d'une technologie de petits réacteurs nucléaires afin de lutter contre les changements climatiques.
Doug Ford, Scott Moe et Blaine Higgs en ont fait l'annonce et ont signé un protocole d'entente non contraignant dimanche à Toronto, à la veille de la réunion du Conseil de la fédération.
Ils comptent travailler sur la recherche, le développement et la construction de petits réacteurs modulaires afin d'aider leur province respective à réduire ses émissions de carbone et à réduire sa dépendance aux énergies non renouvelables comme le charbon.
Ils croient aussi que ce projet peut avoir des retombées économiques importantes, estimant le marché pour ce type d'énergie à 10 milliards de dollars au Canada et à 150 milliards dans le monde.
Doug Ford a affirmé que c'est l'occasion pour le Canada d'être un véritable leader
. Blaine Higgs a renchéri en affirmant que c'est le moment idéal pour afficher l'unité nationale. Ça montre que les provinces peuvent s'entendre sur les questions d'avenir
, a-t-il dit.
Aucun autre premier ministre n'a signé l'entente, mais Doug Ford a assuré qu'ils peuvent le faire, s'ils le souhaitent et que plus on est de fous, plus on rit
.
Mais développer de nouvelles technologies dans le secteur de l'énergie n'est pas une tâche aisée. Blaine Higgs a admis qu'un tel projet aurait besoin d'un appui national.
Les trois premiers ministres qui sont des opposants à la taxe sur le carbone imposée par le gouvernement fédéral devraient se rencontrer à nouveau en début d'année prochaine pour déterminer comment avancer sur ce projet et une stratégie complète devrait être prête à l'automne.
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Réduire les émissions de carbone
M. Moe a déclaré plus tôt ce mois-ci que le nucléaire devait être déployé dans le monde entier afin de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Il a ajouté que sa province était bien placée pour soutenir davantage l'énergie nucléaire, faisant état de ses vastes réserves de minerai d'uranium à haute teneur.
ARC Canada, dont le siège social est situé à Saint-Jean, affirme que sa mission est de commercialiser un petit réacteur modulaire avancé qui, selon elle, peut fournir une énergie sûre, fiable, économiquement compétitive et sans émissions de carbone
.
La société a déclaré qu'elle espérait que la réunion des trois provinces démontrerait le rôle que peuvent jouer les petits réacteurs pour aider le Canada à atteindre ses objectifs en matière de changement climatique.
En Ontario et au Nouveau-Brunswick d'ici 2030?
Scott Moe a indiqué que la Saskatchewan s'attaquerait au changement climatique au cours de la prochaine décennie en se concentrant sur la technologie de captage et de stockage du carbone et en intensifiant ses efforts de recherche autour des petits réacteurs nucléaires modulaires.
Cependant, la possibilité d'amener de l'énergie nucléaire en Saskatchewan pourrait prendre plusieurs années.
Après le discours du Trône d'octobre dans lequel les sources d'énergie alternatives ont été vantées, le ministre de l'Environnement, Dustin Duncan, a déclaré que le Canada pourrait se doter de technologie nucléaire modulaire avant 2030, mais que ce ne serait probablement pas en Saskatchewan, car la province n'a pas de site nucléaire, contrairement à l'Ontario et le Nouveau-Brunswick.
En juin 2018, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a versé 10 millions de dollars pour faire de la province un chef de file de la technologie des petits réacteurs modulaires.
Énergie Nouveau-Brunswick, qui exploite la centrale nucléaire de 660 mégawatts de Point Lepreau près de Saint Jean, a déclaré que les petits réacteurs modulaires nucléaires sont conçus pour produire entre cinq et 300 mégawatts et que les unités peuvent être construites et expédiées aux emplacements où elles sont assemblées sur place
.
Le site Web d'ARC Canada indique que les petits réacteurs modulaires sont conçus de façon à ce qu'il y ait un système de sécurité passif
accessible qui garantit qu'il ne peut y avoir de fusion du réacteur
même en cas de grande catastrophe.