Arrestation de Rodrigue Wapistan : les policiers disent avoir été intimidés à Nutashkuan

Photo extraite de la vidéo de l'arrestation de Rodrigue Wapistan publiée sur sa page Facebook
Photo : Facebook / Rodrigue Wapistan
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un attroupement aurait contraint les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) à libérer hâtivement le chef de Nutashkuan, Rodrigue Wapistan, après son arrestation mardi soir.
L’Association des policières et policiers provinciaux du Québec, qui est le syndicat des policiers de la SQ, soutient que des agents se sont sentis intimidés et menacés lors de l'arrestation.
Les événements se seraient produits alors que les agents sortaient d'un local de la SQ à Nutashkuan pour mener le chef Wapistan à Havre-Saint-Pierre afin qu'il comparaisse.
Le véhicule de patrouille aurait été entouré par une vingtaine de personnes et des membres de la communauté auraient entravé le chemin avec des véhicules, raconte le président de l’Association des policiers et policières provinciaux du Québec, Pierre Veilleux. Les policiers craignant pour leur sécurité et celle des autres personnes présentes n'ont eu d'autre choix que de relâcher M. Wapistan sans autres formalités et d'évacuer les lieux afin de mettre un terme à une possible escalade de la situation
, affirme M. Veilleux.
De son côté, la SQ confirme que plusieurs individus ont provoqué une confrontation avec les agents en réclamant la libération du suspect. La SQ minimise toutefois les conséquences de cette libération hâtive, expliquant que les critères de remise en liberté, soit le fait de connaître le nom et l'adresse du suspect, avaient été obtenus.
La SQ, tout comme le syndicat des policiers, considère que les quatre agents sur place ont bien agi dans les circonstances.
Manque d’effectifs
En temps normal, une équipe de deux policiers de jour et de deux policiers de nuit est en place à Nutashkuan. Depuis les événements de mardi soir, un plus grand nombre de policiers aurait été déployé. Une équipe de six policiers de nuit et de quatre en journée serait sur place, indique le porte-parole du syndicat.
M. Veilleux pense que les effectifs en place devraient être bonifiés dans les communautés éloignées. Depuis longtemps, dans des territoires isolés comme ça où il n’y a pas de back up possible, on préconise qu’il y ait beaucoup plus de policiers pour éviter ce genre de situation là
, dit-il.
La suite pour Rodrigue Wapistan
Rodrigue Wapistan a été arrêté par des agents de la SQ pour menaces, intimidation et voies de fait mardi soir. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) doit maintenant déterminer si des accusations seront portées contre lui. La SQ explique que trois options se présentent au DPCP : refuser toute poursuite contre le suspect, décider de poursuivre le suspect ou demander un complément d'information aux policiers avant de prendre sa décision.
Joint par Radio-Canada, Rodrigue Wapistan n'a pas souhaité commenter. Il a convoqué une assemblée générale vendredi matin dans la communauté. Il indique sur sa page Facebook qu’un communiqué suivra cette rencontre.
Avec les informations de Djavan Habel-Thurton