Hausse des surdoses mortelles de drogues à Québec

Les surdoses mortelles et non mortelles de drogue sont en hausse en 2019 à Québec.
Photo : Shutterstock / Chirachai Phitayachamrat
Les décès liés à la consommation de drogues sont en hausse sur le territoire du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
On dénombre 37 décès causés par des intoxications suspectées aux opioïdes ou aux drogues jusqu'à maintenant en 2019. En 2018, l'année s'était terminée avec un total de 34 décès.
« Même si le chiffre ne semble pas beaucoup, on trouve que c'est effrayant », indique Mario Gagnon, directeur général de Point de repères, un organisme d'aide aux personnes toxicomanes.
Pour nous, c'est une crise, parce que ce sont des vies humaines.
Le bilan des surdoses massives mais non mortelles semble également être en voie d'augmenter. On en comptabilisait 54 en 2018, et la Direction de la santé publique (DSP) en a enregistré 52 en date du 26 novembre 2019.
J'entends les gros consommateurs me dire qu'ils ont peur de consommer maintenant. C'est pour dire à quel niveau la préoccupation est là.
La DSP a également confirmé la présence de fentanyl dans de l'héroïne, ce qui a provoqué une surdose mortelle à Québec au début du mois de novembre.
« Pour nous, ça indique qu'il y a possiblement de l'héroïne contaminée par le fentanyl qui circule à Québec. On juge ça suffisamment préoccupant », indique Nathanaëlle Thériault, médecin spécialiste en santé publique.
Les autorités médicales et Point de repères recommandent aux utilisateurs de drogues de tester leurs substances en prenant de plus petites doses. On suggère également d'avoir une dose de naloxone qui permet de renverser les effets des opioïdes.
Mario Gagnon enjoint également aux personnes toxicomanes de ne jamais consommer seules.
« Si tu te couches tout seul et que tu t'endors, il n'y aura pas personne pour te réveiller », décrit-il.
Tous les utilisateurs à risque
Le fentanyl est 100 fois plus fort que les opiacés traditionnels. Le carfentanil, un tranquillisant à éléphant, est pour sa part 1000 fois plus puissant que les opiacés. Les substances sont utilisées pour augmenter la puissance des drogues à faible coût.
Il n'y a pas que les personnes toxicomanes qui s'exposent à des surdoses en consommant de la drogue de rue, insiste Point de repères.
« Ce qu'on voit, ce sont des gens qui décèdent en banlieue, et ces gens-là n'ont pas le contact avec un travailleur de rue chaque jour et n'ont pas de notions d'éducation », ajoute Mario Gagnon.
Avec les informations d'Alexandra Duval