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Les Batalla-Charris expulsés vers l'Espagne

La famille, composée des parents et de trois enfants, le regard triste, attend de prendre l'avion à l'aéroport.

La famille, à l'aéroport, a continué d'y croire jusqu'à la dernière seconde.

Photo : Radio-Canada / Guylaine Charette

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les espoirs de la famille Batalla-Charris, qui souhaitait une intervention ministérielle de dernière minute pour lui permettre de demeurer à Sherbrooke, ne se sont pas concrétisés mercredi soir. Le couple et ses trois enfants ont été contraints de prendre un vol vers l'Espagne aux environs de 20 h à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau.

Établie depuis cinq ans à Sherbrooke, la famille d'origine colombienne avait épuisé tous ses recours juridiques lorsqu'un juge de la Cour fédérale a refusé d'entendre sa cause mardi.

Nous sommes très tristes maintenant. Notre coeur est blessé totalement. Mes enfants sont très tristes... on a laissé notre vie à Sherbrooke. Mais aussi, je ne suis pas Canadienne par les papiers, mais je me sens Sherbrookoise, je me sens du Québec et je me sens Canadienne, même si le Canada n'accepte pas notre situation, a affirmé, en larmes, Carolina Batalla.

La famille est arrivée à l'aéroport aux environs de 16 h 30 accompagnée de proches et d'amis ébranlés par l'idée de voir celle-ci prendre son vol.

Ce n'est pas la fin. On va continuer à travailler pour qu'ils puissent revenir, assure Edmin Moreno, un ami de la famille. [...] On va continuer à travailler fort, parce qu'il y a une demande d'aide humanitaire en cours et que nous sommes sûrs que ce sera positif.

Dans le cadre de leur dossier, Immigration Canada estime que le couple et ses trois enfants pourraient recevoir la protection de l'état espagnol, où ils ont vécu entre 2007 et 2015 avant de venir s'installer au Canada.

La famille dit ne pas vouloir y retourner, affirmant qu'elle aurait été victime d'intimidation et de racisme dans ce pays.

Selon un des avocats dans le dossier, sa dernière chance reposait entre les mains du gouvernement.

« Tout ce qu’il leur reste, c’est une intervention ministérielle. »

— Une citation de  Me Cristian Roa-Riveros

C'est donc à contrecœur que les Batalla-Charris se préparaient à quitter le Canada depuis mardi. Le couple, qui avait fui la Colombie puis vécu huit ans en Espagne, pensait bien avoir trouvé ici, à Sherbrooke, sa nouvelle patrie.

« J'y pense toutes les nuits »

La députée provinciale de Sherbrooke, Christine Labrie, avait demandé au ministre provincial de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, d’intervenir dans le dossier et d’exercer son pouvoir discrétionnaire.

Le ministre lui a confirmé être en contact avec son homologue fédéral depuis la semaine dernière, sans toutefois donner plus détails.

J'y pense toutes les nuits. Je me mets à la position de ces parents qui vont devoir atterrir en Espagne avec leurs trois enfants, alors qu'ils n'ont rien là-bas. Je trouve cela très inhumain de faire vivre ça à une famille, simplement parce qu'elle n'a peut-être pas entamé les bonnes démarches dès le départ, déplore la députée Labrie, de Québec solidaire.

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