La communauté de Saint-Boniface invitée à se mobiliser pour son patrimoine
Héritage Saint-Boniface appelle à la mobilisation des citoyens pour conserver deux bâtiments patrimoniaux dans la communauté.
Photo : Radio-Canada / Thibault Jourdan
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Au moment où la Ville de Winnipeg cherche à se départir de deux bâtiments patrimoniaux, Héritage Saint-Boniface lance un appel à la mobilisation pour éviter la perte de l’ancien hôtel de ville et l’ancienne caserne de pompiers.
L’organisme invite les citoyens à visiter les bâtiments patrimoniaux du 219, boulevard Provencher et du 212, rue Dumoulin, lors des portes ouvertes que tiendra la Ville de Winnipeg les 4 décembre et 8 janvier prochains.
Le président d’Héritage Saint-Boniface, Walter Kleinschmit, explique que l’objectif de cette sensibilisation est de démontrer à la Ville que les citoyens souhaitent que soient préservés ces bâtiments.
Plusieurs acteurs et membres de la communauté francophone ont signé une lettre ouverte publiée mercredi dans le journal La Liberté pour inviter la Ville de Winnipeg à renvoyer à une date ultérieure le processus d’appel d’offres
.
Les signataires soutiennent que certains bâtiments, comme l’ancien hôtel de ville et l’ancienne caserne de pompiers, font partie du tissu social d’une communauté et doivent continuer d’appartenir à la communauté
.
À lire aussi :
Le président d’Héritage Saint-Boniface cite en exemple le cas de l’ancien poste de police, voisin de l'ancienne caserne de pompiers. Ce bâtiment a été vendu à un propriétaire privé dont le projet n’a finalement pas abouti. On perd le contrôle et on ne sait pas ce qui va se passer dans le futur, dit M. Kleinschmit. On ne veut pas prendre de tels risques pour le reste des édifices.
Il conçoit mal, par ailleurs, une éventuelle volonté du conseil municipal de se départir du Jardin de sculptures, mis sur pied par la Maison des artistes visuels francophones sur le terrain de l'ancien hôtel de ville. Ce n’est pas logique. Qui va acheter un terrain avec des sculptures commémoratives de la ville, sauf quelqu’un qui a un intérêt communautaire?
, lance-t-il.
Le milieu veut trouver une solution
Le président d’Héritage Saint-Boniface explique que, non seulement la communauté veut mobiliser les citoyens sur la situation actuelle, mais elle entend élaborer un plan d’action qui soit rentable pour assurer le maintien des immeubles patrimoniaux.
Pour sauvegarder les édifices, ils doivent être utilisés de façon active
, dit M. Kleinschmit. Il y a beaucoup de groupes communautaires qui louent des terrains à l’extérieur. Il faut trouver ceux qui pourraient se retrouver ici. Ça serait pratique, ça serait central et ça assurerait la survie du campus civique de Saint-Boniface.
Walter Kleinschmit espère que la Ville donnera plus de trois mois à la communauté pour présenter son plan, en rappelant qu'elle a mis 12 ans avant de lancer un appel d’offres. Les bâtiments ont été classés surplus aux besoins de Winnipeg en 2007.
Les espoirs de Mathieu Allard
Le conseiller municipal de Saint-Boniface, Mathieu Allard, voit d’un bon œil cette mobilisation citoyenne pour la préservation des bâtiments dans la collectivité. Il espère que cet intérêt mènera à une offre viable qu’il pourrait appuyer.
« C’est exactement le type d’initiative qu’on veut voir avec un appel d’offres. »
M. Allard croit qu’une offre idéale prendrait en compte tous les locataires et proposerait un redéveloppement afin de financer le projet. Selon lui, la Ville n’a ni les compétences ni la capacité de le faire.
Je partage la préoccupation des résidents. Le statu quo ne marche pas. On a deux édifices vacants sur le site, souligne-t-il. La meilleure garantie que le patrimoine soit protégé, respecté et préservé avec le temps serait d’avoir un plan d’affaires solide qui peut être appuyé par le conseil.
Avec les informations de Thibault Jourdan