7 jeunes poursuivent le gouvernement Ford après la baisse des cibles de réduction des GES

Les sept jeunes femmes qui poursuivent le gouvernement Ford souhaitent faire annuler les nouvelles cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Photo : Radio-Canada / Camille Gris Roy
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un recours devant les tribunaux, lancé par 7 jeunes ontariennes âgées de 12 à 24 ans, vise à forcer le gouvernement Ford à adopter des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus ambitieuses.
En novembre 2018, le gouvernement Ford a fait adopter la Loi annulant le programme de plafonnement et d’échange, rabaissant du même coup les cibles de réduction des émissions de GES de la province.
L'Ontario doit être un leader
, affirme Alex Neufeldt. La jeune femme de 23 ans est propriétaire d’une petite entreprise de location de robes à Ottawa et participe au recours contre le gouvernement Ford.
Alex Neufeldt croit que le gouvernement de l'Ontario va dans la mauvaise direction
et qu'il devrait en faire plus pour créer des emplois dans une économie plus verte
.
Elle craint les conséquences des changements climatiques et cite en exemple les inondations du printemps dernier à Ottawa, qui ont entraîné des pertes à son commerce.
« Ce n'était qu'un dérangement mineur cette fois-ci, mais si les changements climatiques font augmenter la fréquence et l'intensité de ces événements météorologiques, je crois que ça pourrait affecter réellement la rentabilité de mon entreprise. »
Elle et les autres plaignantes reprochent au gouvernement d’avoir abaissé les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la province à 30 % en 2030 par rapport à 2005, affirmant que cette cible est considérablement plus faible
que les cibles des gouvernements précédents.
Le gouvernement de Kathleen Wynne prévoyait de réduire les émissions de GES de la province de 37 % en 2030 par rapport aux niveaux en 1990, qui étaient plus faibles qu'en 2005.
Les sept jeunes qui participent à la contestation :
- Alex Neufeldt, 23 ans, d’Ottawa
- Madison Dyck, 22 ans, de Thunder Bay
- Shelby Gagnon, 23 ans, de Thunder Bay
- Beze Gray, 24 ans, de la Première Nation d’Aamjiwnaang, près de Sarnia
- Zoe Keary-Matzner, 13 ans, de Toronto
- Sophia Mathur, 12 ans, de Sudbury
- Shaelyn Wabegijig, 22 ans, de la Première Nation Timiskaming
Écojustice, un organisme non partisan qui se spécialise dans les causes juridiques environnementales, est l'une des parties qui portera la cause pour les jeunes devant la Cour supérieure de l'Ontario.
« Je crois que c'est très important que les jeunes apportent ce genre de dossiers, parce que c'est vraiment leur génération qui va être la plus impactée par les changements climatiques. »
Selon le groupe Écojustice, l’abaissement de l’objectif de réduction des émissions de GES alimentera la crise climatique et contribuera à des événements dangereux causés par le climat, comme des vagues de chaleur, des inondations, des feux et une mauvaise qualité de l’air qui affectera la santé des Ontariens
.
Une cause qui pourrait faire jurisprudence
En plus d'une augmentation des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, Écojustice souhaite obtenir un jugement du tribunal qui reconnaît que les modifications aux objectifs climatiques briment les droits fondamentaux des Ontariens
.
L'organisme non partisan s'attend toutefois à une bataille difficile
.
Dans un long communiqué, l'attaché de presse du ministre de l'Environnement Jeff Yurek, affirme d'abord que l'objectif du gouvernement ontarien est d'avoir un équilibre entre un environnement sain et une économie saine
.
Andrew Buttigieg dresse ensuite la liste d'une quinzaine d'initiatives clés complétées, en cours ou en consultation
du ministère. Il mentionne notamment le programme des normes de rendement à l’égard des émissions pour les grands pollueurs industriels afin de garantir qu'ils soient responsables de leurs émissions de gaz à effet de serre
. Cette solution conçue en Ontario, sous réserve de l'approbation du gouvernement fédéral, tient compte des circonstances uniques de notre économie
, ajoute-t-il.
La cause devrait être entendue au cours de la prochaine année.