Des Albertains demandent au ministre Wilkinson de stopper un mégaprojet minier

Le sondage de l'Institut économique de Montréal révèle que les Québécois tendent la main au pétrole de l'Alberta.
Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh
Des groupes autochtones et environnementaux albertains demandent au nouveau ministre fédéral de l'Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, de rejeter le plus important projet minier de l’histoire des sables bitumineux au pays, le projet Frontier.
Selon eux, il met en péril la survie d’espèces en voie de disparition tout en nuisant à la vie des communautés avoisinantes.
Le projet de 292 kilomètres carrés fait présentement l’objet d’un examen fédéral-provincial.
S’il est approuvé, il sera situé à 110 kilomètres de Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta, et produira 260 000 barils de bitume par jour.
Des groupes tels qu'Indigenous Climate Actions, Keepers of Walter et Climate Justice Edmonton ont adressé une lettre exprimant leurs préoccupations au ministre Wilkinson. Celui-ci décidera du sort du projet d’ici la fin du mois de février 2020.
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Une zone vierge menacée
Situé à 30 kilomètres du parc national Wood Buffalo, le projet présente, selon ses opposants, un danger pour la protection des espèces en voie de disparition, telles que des grues blanches et le dernier troupeau de bisons des bois qui habitent la région.
La directrice générale de l’organisme Indigenous Climate Action, Erin Deranger, souligne que le site visé est situé sur le territoire du traité 8, une zone qui n’a jamais été touchée par un développement industriel.
Nous demandons au ministre de rejeter immédiatement le projet de mine Frontier.
Des intentions jugées contradictoires
Pour un membre de la communauté crie de Loon River, qui se fait appeler Wapastim, cela relève de la cupidité.
Nous avons déjà assez de pétrole. C'est juste une question d'argent.
Le directeur général de Keepers of Waters, Jesse Cardinal, croit que l’objectif commun entre le gouvernement fédéral et les Autochtones devrait être de procéder à une transition qui respecte les droits des Autochtones tout en assurant un avenir vivable à tous.
Selon lui, le projet est « terrifiant » à cause de ses conséquences sur l'environnement.
C’est maintenant que nous devons agir, pas quand nous nous serons enfoncés dans cette crise
, ajoute-t-il.
Selon Bronwen Tucker, un analyste de Oil Change International, les intentions du gouvernement fédéral dans sa lutte contre les changements climatiques sont contraires à ses actions et nuisent à sa crédibilité sur le plan national et international.
Avec les informations de Sarah Xenos