Des excuses du chef de police d’Halifax pour les contrôles de routine

« Interdisez les contrôles de rue », demandaient ces manifestants devant la bibliothèque North Memorial, dans le quartier nord d'Halifax, le 30 mars 2019.
Photo : CBC / Anjuli Patil
La Nouvelle-Écosse a récemment interdit les contrôles de rue routiniers qui ciblaient de façon disproportionnée les Noirs, à Halifax. Le chef de police d’Halifax, Dan Kinsella, compte maintenant présenter ses excuses à la communauté afro-néo-écossaise pour cette pratique aux relents de racisme.
Les excuses seront formulées vendredi à la bibliothèque centrale d’Halifax et le chef Kinsella détaillera à ce moment-là un plan pour réparer les erreurs du passé.
M. Kinsella participait lundi soir à une table ronde qui visait à rétablir la confiance entre la force policière et la communauté afro-néo-écossaise. Il a parlé des étapes à venir pour rétablir les ponts.
Le gouvernement provincial a interdit les contrôles routiniers de gens dans la rue à la suite de l’avis juridique rendu par un ancien juge, qui avait conclu que la pratique était illégale parce que les hommes noirs étaient souvent ciblés.
À lire aussi :
En fait, d’après l’étude d’un criminologue de l’Université de Toronto, Scot Wortley, les Noirs étaient ciblés six fois plus que les Blancs lors de ces contrôles.
Ce qui était passé sous silence, c’était la question du racisme, le racisme historique et ses multiples manifestations, a déclaré Raymond Sheppard
, un citoyen d’Halifax qui a pris la parole lors de la table ronde.
Des abus, reconnaît le chef
Selon Dan Kinsella, les contrôles de routine étaient effectués, au début, dans le seul but d’obtenir des renseignements, mais avec le temps, les policiers en ont abusé, a-t-il reconnu.
Une autre participante à la table ronde, Kimberly Franklin, conseillère juridique à la Commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse, a affirmé que la pratique avait suscité beaucoup de crainte et de méfiance par rapport aux forces de l’ordre, au sein de la communauté afro-néo-écossaise.
Les renseignements recueillis seront effacés
Des gens dans l’assistance ont demandé au chef Kinsella ce que deviendraient les renseignements recueillis lors de ces contrôles dorénavant interdits. Ils seront effacés d’ici décembre 2020, a-t-il promis.
Les gens qui pensent que leur nom et des renseignements personnels figurent dans la base de données de la police peuvent d’ici là faire une demande d’accès à l’information, a-t-il précisé, pour savoir ce qui se trouve dans leur dossier.
Les policiers recevront tous une formation sur la diversité, a poursuivi Dan Kinsella. Il encourage quiconque a eu un échange négatif avec un agent de le rapporter ou de déposer une plainte.
La force policière fera d’autre part un survol général des contrôles de rue effectués pour déterminer si des lois ont été violées par des policiers.
Un militant de la communauté afro-néo-écossaise, Trayvone Clayton, a affirmé, lors de la table ronde, que les autorités devaient faire plus d’efforts pour se rapprocher des jeunes, un commentaire auquel a fait écho le directeur d’école Ken Fells.
M. Fells a suggéré qu’un plan d’action, assorti d’un échéancier, soit adopté.
Avec les informations d'Anjuli Patil, CBC