•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Immigration : un recul insuffisant, jugent les milieux d'affaires et universitaire

Le pavillon principal de l'UdeM.

Guy Breton, recteur de l'Université de Montréal (photo), est de ceux qui croient que le gouvernement devrait revoir entièrement sa réforme du PEQ.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Malgré le recul partiel annoncé par le gouvernement Legault dans le cadre des dernières réformes en immigration, le milieu des affaires et le monde universitaire maintiennent la pression. Le premier ministre doit aller encore plus loin, soutiennent-ils.

« On reste préoccupés », clame Pierre Cossette, le président du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI).

Tout en saluant l'instauration d’une clause de droits acquis pour les étudiants et travailleurs étrangers temporaires vivant déjà au Québec, qui pourront ainsi toujours postuler au Programme de l’expérience québécoise (PEQ), le recteur de l’Université de Sherbrooke réclame d’autres changements.

La liste des domaines de formation donnant accès désormais au PEQ, publiée par le gouvernement la semaine dernière, est « beaucoup trop restrictive », clame-t-il en faisant référence à « plusieurs métiers d’avenir, professions et programmes importants pour le Québec qui ne s’y retrouvent pas ».

« Pour moi, ce n’est pas du tout suffisant », insiste Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal.

« Avoir les mécanismes qui sont très sélectifs ou je dirais exclusifs qui sont mis de l’avant par le ministre, par le gouvernement, ce n’est pas une façon d’enrichir le Québec. C’est une façon d’appauvrir le Québec. »

— Une citation de  Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal

Selon les deux recteurs, le Québec va perdre de l’attractivité par rapport à d’autres provinces avec la mise en place de cette réforme. « En Ontario, précise Guy Breton, ils ont un mécanisme qui favorise les étudiants qui ont un diplôme de maîtrise ou de doctorat pour un processus accéléré vers la citoyenneté canadienne. »

« D’un point de vue compétitivité, ça n’a aucun bon sens », maintient-il.

Une jeune femme aux cheveux noirs bouclés parle devant la caméra.

Sarah Darmame, une étudiante étrangère à Montréal, se dit soulagée par la décision du gouvernement Legault de faire marche arrière sur sa réforme de l'immigration.

Photo : Radio-Canada

Une collaboration souhaitée

« Pour nous, [les étudiants étrangers] ce sont les meilleurs immigrants », ajoute Bernard Tremblay, président de la Fédération des cégeps. Le PEQ, précise-t-il, « a beaucoup d’effets positifs » dans les régions, en permettant d’offrir un programme à tous les étudiants.

Sans ces étudiants étrangers, qui ont fait part ces derniers jours de leurs inquiétudes à la suite de ces mesures, et le « levier » qu’est ce programme en permettant une voie rapide vers la résidence permanente, « les cohortes ne sont pas suffisantes pour qu’on puisse donner le cours », souligne-t-il.

Le milieu universitaire espère désormais être consulté par le ministère de l’Immigration. Une demande similaire du BCI avait été faite à la fin de l’été, dans le cadre d’une lettre envoyée début septembre au ministre Jolin-Barrette. Mais celle-ci était restée sans réponse.

« Le ministre devra sortir des quatre murs de son ministère et [...] s'asseoir avec les acteurs concernés du réseau », spécifie Philippe Clément, président de la Fédération étudiante des cégeps du Québec (FECQ).

Il faut augmenter les seuils, dit le milieu économique

Du côté du milieu économique, on évoque « une erreur stratégique » commise par le gouvernement Legault.

« Tout le monde le dit, des étudiants étrangers qui viennent ici, qui vont obtenir un diplôme dans nos cégeps, comme des techniciens, ou à l’université, ce sont probablement les personnes qui sont le plus facilement intégrables au Québec », martèle Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Le gouvernement doit mettre en place « une stratégie explicite à l’international », ajoute-t-il.

« On est devant une pénurie de main-d’œuvre majeure, on va chercher des talents, et ces jeunes qui pourraient venir étudier ici, ce sont des candidats parfaits pour notre immigration. »

— Une citation de  Michel Leblanc, président de la CCMM
M. Leblanc sur le plateau de Patrice Roy au Téléjournal de 18 heures.

Entrevue de Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, au Téléjournal 18h.

Photo : Radio-Canada

Par ailleurs, la mise en place d’une liste permettant l’accès au PEQ pourrait « mettre sur la touche » des travailleurs déjà au Québec, mentionne Stéphane Forget, président de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

« Ça va créer une tension pour plusieurs types de travail », dit-il en évoquant l'énumération de domaines de formation et d’emplois appelée à être révisée chaque année.

Avant tout, précise-t-il, le gouvernement doit revoir ses cibles d’immigration. Alors que Québec prévoit d’accueillir près de 44 000 immigrants l’an prochain, ce chiffre devrait monter à 60 000.

« Si on augmente le seuil des personnes qu’on est prêt à accueillir, on pourrait plus facilement piger dans ce bassin-là et on pourrait plus rapidement combler un certain nombre de besoins, plutôt que de faire des choix en fonction d’un seuil qu’on a décidé de limiter », croit Stéphane Forget.

Avec la collaboration de François Messier

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...