Québec ouvre la porte à des ajustements à ses réformes en immigration
« Si c'est nécessaire d'ajuster, on ajustera », convient le premier ministre du Québec

Interpellé par plusieurs experts dont Yoshua Bengio, François Legault a mis de l'avant de possibles ajustements aux réformes d'immigration de son gouvernement.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
François Legault a ouvert la porte à revoir les réformes en immigration annoncées par son gouvernement la semaine passée, alors que des universités, des associations étudiantes et des experts ont fait part de leurs vives inquiétudes.
Le premier ministre réagissait aux craintes émises par Yoshua Bengio, fondateur de l'Institut québécois en intelligence artificielle (Mila), selon qui le recrutement de talents internationaux pourrait subir les conséquences des dernières mesures annoncées par le ministère de l'Immigration.
Désormais, pour accéder au Programme de l'expérience québécoise (PEQ), les candidats devront détenir un diplôme ou avoir travaillé dans un des domaines prédéfinis par le gouvernement. Aucune liste similaire n'existait par le passé.
Dans cette énumération, on retrouve cependant très peu de maîtrises et de doctorats, des niveaux d'étude privilégiés par ces « milliers de personnes qui apportent beaucoup de valeur à l’économie », avait souligné Yoshua Bengio.
« Je pense qu’il faut en prendre soin et essayer surtout de les garder », avait-il ajouté.
Interpellé sur ce sujet lundi matin, le premier ministre a reconnu que des ajustements sont possibles. « Si c’est nécessaire d’ajuster, on ajustera », a-t-il convenu, en assurant que des membres de son bureau contacteront Yoshua Bengio.
C’est clair que l'intelligence artificielle, c'est un secteur où il manque et il manquera de main-d’œuvre. Il n’est pas question de refuser une personne, que ce soit un travailleur ou un étudiant en IA.
D'autres domaines, comme les « technologies de l'information » et « l'informatique » pourraient finalement figurer dans cette liste permettant l'accès au PEQ.
« Dans ces secteurs-là, moi je ne veux pas qu’on refuse aucun étudiant, aucun candidat immigrant », a-t-il déclaré.
François Legault a cependant précisé que « d'autres secteurs » d'étude ne figurent pas dans les réels besoins des entreprises québécoises. « Le mandat qu’a Simon Jolin-Barrette [le ministre de l'Immigration], c’est de se concentrer sur la pénurie de main-d’œuvre », a-t-il confié.