Colonies de chauves-souris : les chercheurs encouragés

Les chauves-souris du Nouveau-Brunswick ont été décimées par le syndrome du museau blanc (SMB).
Photo : Gracieuseté
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des observations faites au cours de l’été montrent des signes de reprise de la population de chauves-souris au Nouveau-Brunswick, qui a été décimée par le syndrome du museau blanc.
Des chercheurs ont entrepris le printemps dernier d’évaluer la santé des colonies de chauves-souris restantes, en faisant appel au public.
L’exercice a permis de découvrir de nombreuses femelles avec des petits en santé. Il s’agit d’un signe encourageant pour les chercheurs comme Karen Vanderwolf, qui avaient constaté un effondrement presque complet des populations au milieu de la décennie.

Les chercheurs posent des filets près de colonies de chauves-souris pour en capturer, dans le but d'évaluer leur nombre et leur état de santé.
Photo : Karen Vanderwolf/Université Trent
Les colonies étaient attaquées par le syndrome du museau blanc, un champignon qui, comme le nom de la maladie l’indique, s’attache au museau, mais aussi aux oreilles ou à la membrane des ailes de chauves-souris dans les cavernes où elles hibernent.
La maladie a pratiquement éradiqué l’animal au Nouveau-Brunswick et dans d’autres provinces. Les chercheurs dénombraient 7000 chauves-souris dans une dizaine de sites du sud de la province en 2011. Ils n’en ont compté que 13 dans les mêmes sites 4 ans plus tard.
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Mais le portrait avait changé, lors du dernier dénombrement, auquel de nombreux citoyens ont participé.
Nous avons appris l’existence de nombreuses colonies de chauves-souris comprenant des petits
, affirme la chercheuse Karen Vanderwolf, associée de recherche au Musée du Nouveau-Brunswick à Saint-Jean.
Les chauves-souris hibernent dans des cavernes fraîches, mais cherchent des endroits plus chauds l’été, pour y avoir leurs petits. Des endroits comme des troncs d’arbre creux, des arbres ou des boîtes construites spécialement pour elles.

Les chauves-souris sortent des cavernes, l'été, pour avoir leurs petits dans des endroits plus chauds, comme des troncs d'arbre creux.
Photo : Shutterstock / Lukas Pich
Mme Vanderwolf a installé des filets près de certaines des colonies qu’on lui avait signalées, pour attraper des femelles. Elle a ainsi pu en capturer avec leurs petits et les animaux paraissaient en parfaite santé, dit-elle.
C’était encourageant de voir que les chauves-souris se reproduisent et que leurs petits sont en santé!
Elle espère que les femelles qui ont survécu au syndrome du museau blanc auront une progéniture résistante à la maladie.
C’est ce que nous espérons effectivement : qu’il y ait une composante génétique [à la survie de l’espèce]. Les chauves-souris en Europe et en Asie contractent occasionnellement la maladie sans y succomber, en général.
Mme Vanderwolf précise toutefois que le rétablissement des colonies de chauves-souris dans la province est loin d’être acquis. Les femelles touchées par le syndrome du museau blanc, dit-elle, n’ont qu’un petit par année. Même si les chauves-souris se sont adaptées à la maladie, il pourrait s’écouler des centaines d’années avant que leur population revienne au niveau de 2009.
Elle encourage les Néo-Brunswickois à favoriser la reprise de l’espèce qui joue un rôle important pour l’écosystème grâce, entre autres, au grand nombre d’insectes nuisibles qu’elles mangent. Ils peuvent installer des abris sur leurs propriétés.
Avec les informations de CBC