Manifestation contre l'allocution d'une féministe « transphobe » dans une bibliothèque

Des centaines de personnes ont manifesté contre l'allocution de Meghan Murphy.
Photo : CBC/Evan Mitsui
Des centaines de personnes ont manifesté mardi soir à l'extérieur d'une bibliothèque publique à Toronto, où une féministe autoproclamée refusant de reconnaître les personnes trans prenait la parole.
L'administration de la bibliothèque Palmerston a dû faire face à d'intenses critiques au cours des dernières semaines à l'approche de la conférence de l'auteure Meghan Murphy.
Les trans ont aussi des droits!
, a scandé la foule réunie à l'extérieur de l'institution située à l'ouest du centre-ville de Toronto. Par souci du respect de la liberté d'expression, la bibliothèque a tenu à ce que la conférence ne soit pas annulée.
Gwen Benaway, qui avait reçu un prix de la Gouverneure générale en poésie plus tôt dans la journée, a dit vouloir participer à la manifestation pour poursuivre la lutte en faveur des droits des personnes transgenres.
Nous faisons partie de la communauté, c'est notre bibliothèque et nous avons le droit d'être ici
, a déclaré Mme Benaway, elle-même une femme transgenre qui s'est sentie offensée par la position de la conférencière.
Elle était soutenue par une foule émotive, mais pacifique.
C'est de la transphobie
, a dénoncé Cheri DiNovo, une militante de longue date pour les droits de la communauté LGBTQ et une ex-députée provinciale.
Ce n'est pas du féminisme, parce qu'elle n'inclut pas toutes les femmes, elle n'inclut pas les femmes trans
, a-t-elle ajouté.
Le maire de Toronto, John Tory, avait aussi exprimé sa déception de voir la bibliothèque publique permettre cet événement.
À lire aussi :
Meghan Murphy se défend
À l'intérieur de la bibliothèque, environ une centaine de personnes ont assisté à la conférence, majoritairement des femmes. Meghan Murphy a parlé durant une trentaine de minutes.
C'est ridicule, mais nous y sommes
, a commenté la conférencière à propos de la présence des manifestants à l'extérieur.
Mme Murphy a dit vouloir clarifier sa position, affirmant avoir été diffamée par les médias et les militants trans.
Je n'ai jamais dit que les personnes trans ne devraient pas avoir de droits ou qu'elles sont dangereuses. Ce n'est pas ce que je pense
, a-t-elle affirmé.
Toutefois, selon elle, le fait de permettre à des hommes de « s'identifier comme des femmes » mine les droits des femmes.