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Le code du bâtiment pourrait bientôt être adapté aux inondations

Habitation presque entièrement submergée par l'inondation à Princess Park, Nouveau-Brunswick, le 28 avril 2019.

Princess Park, dans la région de Grand Lake au Nouveau-Brunswick, le 28 avril 2019.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le code du bâtiment au Canada comprend des lignes directrices pour la construction de maisons qui résistent au vent, à la neige, à la pluie et aux séismes, mais non aux inondations. Cela pourrait bientôt changer.

Le Conseil national de recherche du Canada travaille sur des modifications potentielles au code du bâtiment qui comprendrait des moyens de rendre les constructions à l’épreuve des inondations.

C’est un problème plutôt complexe, selon Bill Coulbourne, président de la firme américaine Coulbourne Consulting, embauchée par le Conseil national de recherche pour contribuer à mettre à jour le code du bâtiment.

M. Coulbourne et son équipe sont particulièrement compétents pour faire ce travail en raison de leur longue expérience en matière de conception de bâtiments à l’épreuve des inondations, explique un conseiller en communications du Conseil national de recherche, Nic Defalco.

La firme Coulbourne Consulting sera payée environ 564 000 $ pour faire ce travail.

La construction de bâtiments est un domaine de compétence des provinces au Canada, mais le fédéral publie et met à jour le code du bâtiment pour offrir une base de référence.

Six provinces utilisent le code du bâtiment tel qu’il est. L’Alberta et la Colombie-Britannique l’utilisent, mais avec quelques variantes. L’Ontario et le Québec, pour leur part, ont chacun leur propre code du bâtiment.

Des inondations ont touché des milliers de propriétés au Canada cette année.

Le fleuve Saint-Jean au Nouveau-Brunswick a débordé et inondé de nombreuses maisons, en avril, pour une deuxième année consécutive. La crue record de la rivière des Outaouais en mai a entraîné de nombreuses évacuations. Les eaux de la rivière Chilcotin en Colombie-Britannique ont détruit des cultures.

Le gouvernement du Canada estime que les inondations deviendront plus fréquentes et plus graves dans les prochaines années.

Les sous-sols au Canada

Coulbourne Consulting a aidé des gouvernements aux États-Unis à formuler des codes pour la construction de structures à l’épreuve des eaux. Mais la situation est différente au Canada.

Aux États-Unis, explique M. Coulborne, il est interdit de construire un sous-sol dans une plaine inondable. Mais au Canada, il faut des fondations plus profondes à cause du temps plus froid. Il faut donc presque toujours un sous-sol, souligne-t-il.

Dans le cas de construction près de cours d’eau, M. Coulbourne propose de les planifier en fonction d’un risque d’inondation, par exemple pour qu’il soit facile de retirer les objets qui s’y trouvent lorsque les eaux montent dans les parages.

Accepter que le sous-sol se remplisse d’eau n’est pas une perspective populaire, reconnaît le consultant, parce que dans certaines habitations le sous-sol constitue la moitié du lieu de séjour.

Un sous-sol inondé

Une maison au sous-sol inondé à Sheffield, au Nouveau-Brunswick, au printemps 2019.

Photo : Radio-Canada / Elisa Serret

Dans le cas de nouvelles constructions, ajoute-t-il, il est possible d’empêcher les eaux d’entrer dans le sous-sol, mais c’est compliqué. Les eaux peuvent exercer une plus grande pression sur les murs que les vents et les tremblements de terre, souligne-t-il.

Si la structure est assez solide pour résister à cette pression, il faut aussi qu’elle soit étanche. Il faut donc colmater toutes ouvertures par où les eaux pourraient s’infiltrer, indique le consultant.

Selon un professeur en ingénierie à l'Université de Moncton, Gérard Poitras, il est préférable, dans le cas de nouvelles constructions, d'éviter complètement les plaines inondables. Les gouvernements locaux ont acquis une meilleure connaissance des zones à risque, précise-t-il.

Gérard Poitras, professeur en ingénierie à l'Université de Moncton.

Selon Gérard Poitras, deux solutions s'offrent, face aux inondations : donner une plus grande étanchéité aux fondations ou laisser l'eau entrer, si le bâtiment est construit avec des matériaux qui résistent à l'eau.

Photo : Radio-Canada

Des conseils plutôt que des politiques

Bill Coulbourne ajoute que son équipe restera à l’écart de tout débat politique sur le sujet.

Son équipe produira des rapports et des documents d’orientation à l’intention du Conseil national de recherche tenant compte de l’information propre au Canada, précise-t-il.

Le Conseil national de recherche dit qu’il tiendra compte de ces analyses lors de prochaines mises à jour du code du bâtiment et des normes en la matière.

D’après un reportage de Brett Ruskin, de CBC

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