Le MTQ lance son appel d’offres pour des glissières à câbles sur l’A-50
Plusieurs études et rapports démontrent que les glissières à câbles ne sont pas conçues pour l’autoroute 50.
Photo : Radio-Canada / Rob Maldaner
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement caquiste va de l’avant avec son projet controversé de glissières à câbles à haute tension sur une portion jugée dangereuse de l’autoroute 50, malgré une vive opposition.
Le processus d’appels d’offres a été lancé mercredi dernier, estimant le coût du projet entre un et cinq millions de dollars.
Selon les plans et devis préparés par le ministère des Transports du Québec (MTQ), la province n’a pas l’intention de se conformer aux normes fédérales américaines, qui recommandent un dégagement d’au moins 2 m de chaque côté de la glissière. Seul 1,6 m séparera les deux chaussées. Ainsi, il y aura un espace de dégagement de 80 cm de chaque côté de la glissière.
Dans son appel d’offres, le MTQ
demande à l’entrepreneur d’utiliser des câbles qui pourront se renfoncer sur une distance maximale de deux mètres. Selon les plans actuels, il serait donc possible qu’une voiture percute ces câbles et se retrouve dans la voie à sens inverse.Il fallait agir dans un court délai. Le but, c’est de séparer les voies pour réduire la gravité des accidents
, répond l’ingénieur au ministère des Transports, Elias El Haddad.
« N’oublions pas que c’est une mesure de mitigation et que c’est un projet qui est temporaire. »
Radio-Canada a également appris que le MTQ
va déroger à ses propres normes, en réduisant la largeur de l’accotement de trois à deux mètres, afin de laisser plus d’espace au centre de la chaussée. Ce constat fait bondir l’ex-ministre des Transports, André Fortin.C’est inquiétant, parce que les normes de largeur de l’accotement sont là pour une raison, pour que les gens puissent s’immobiliser de façon sécuritaire, estime le député de Pontiac.
On se demande — puisqu'on n'a toujours pas d'informations spécifiques à savoir si c'est une mesure qui est acceptable — qui va réduire le risque. On se demande si on ne change pas un risque pour un autre
, ajoute-t-il.
L’entrepreneur sélectionné par Québec devra également installer une lisière de 50 m au Centre des services du MTQ
de Masson-Angers, pour que les employés puissent se familiariser à la réparation de ces câbles et, surtout, se pratiquer à effectuer des opérations de déneigement sur les autoroutes.Une pratique qui ne se fait pas au Colorado
Dans son processus d’appel d’offres, le MTQ précise qu'il y a seulement quatre fournisseurs autorisés à distribuer leurs câbles au Canada. Les quatre mêmes qu’au Colorado, qui a mis à jour ses pratiques d’utilisation de glissières à câbles à haute tension en 2017.
Dans cet état américain, les autorités exigent qu’un terre-plein de 6 m sépare la chaussée et qu’il y ait au moins deux voies dans chaque direction, ce qui n'est pas le cas de l'autoroute 50.
Le Colorado évite également d’installer ce type de glissière dans des endroits où les hivers sont plus rigoureux.
Les endroits sujets à de fortes précipitations de neige peuvent ne pas convenir à l'installation d'une barrière à câble, à moins qu'il soit possible de la placer à une distance suffisante des zones à déneiger pour permettre l'empilement de la neige et un drainage adéquat loin de la chaussée
, peut-on lire sur le site internet du département des Transports du Colorado. Les poteaux endommagés recouverts de neige et de glace peuvent être difficiles à remplacer en raison du gel dans le manchon.