Des propriétaires laissés à eux-mêmes, un mois après la tempête Dorian
Ces chalets semblent prêts à s’effondrer au moindre coup de vent.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Aux Îles-de-la-Madeleine, les propriétaires de chalets ramassent encore les dégâts créés par la tempête Dorian, il y a un mois. Ils n’auront droit à aucune compensation financière et doivent quitter le secteur d’ici un an. Si certains se résignent, d’autres ne l'acceptent toujours pas.
Le chemin des Chalets a été durement touché par la tempête. De nombreuses résidences semblent toujours prêtes à s’effondrer au moindre coup de vent.
La maisonnette bleue de Hugues Lafrance est toujours au milieu du chemin. Équipé d'un simple marteau, il tente tant bien que mal de l’enlever de là.
Il se désole de ne pas avoir de nouvelles de ses assurances plusieurs semaines après le sinistre. Ça fait qu’on trouve que le délai est quand même long pour avoir des nouvelles puis on n’a pas le choix, il faut procéder. L’hiver arrive.
Le temps presse. La Municipalité a donné à tous les résidents du secteur un ultimatum d’un an pour quitter les lieux.
Hugues Lafrance a le sentiment d'être laissé à lui-même. Il n’y aura pas d’aide financière pour les résidences secondaires abîmées.
Il accepte la décision de quitter les lieux à contrecœur, mais il croit que des travaux de protection des berges auraient pu être faits pour éviter cette situation.
Ça a été un choc brutal. Je ne suis pas un expert en protection de berges, mais je pense qu’il y aurait eu des solutions à apporter si on s’était parlé.
Je prends ça très mal
, exprime Félix Gaudet qui possède aussi un chalet depuis plus de 40 ans.
Il n’accepte pas la décision de devoir abandonner son site. Il soutient s'être organisé seul pour régler ses problèmes. On n’a jamais eu de réclamation. Personne sur le chemin des chalets n'a fait des réclamations à qui que ce soit depuis des années. On a déjà eu des petits problèmes avec des tempêtes et on s’est toujours organisé avec nos problèmes.
Il a l’impression que la décision a été prise beaucoup trop vite.
Des catastrophes, il y en a partout à travers le monde, au Canada et aux États-Unis. Ça prend des années à se régler et ici le lendemain de la tempête, ils nous ont condamnés, c’est fini. C’est pour ça que je n’accepte pas ça.
Secteur dangereux
Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, soutient que le site est devenu beaucoup trop dangereux.
Il vaut mieux se retirer que de tenter de lutter contre des éléments qui sont extrêmement forts et puissants.
La Municipalité offre quand même de l’aide à la hauteur de ses moyens. Par exemple, le centre de gestion des matières résiduelles a été ouvert gratuitement pour les sinistrés.
Les autorités vont consacrer leurs efforts à protéger la route principale qui passe tout près et qui est aussi menacée par les assauts de la nature.