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ArchivesEn 1965, Jean Lesage inaugure la plus puissante ligne de haute tension au monde

Le premier ministre Jean Lesage inaugure la ligne de 735 kilovolts qui relie Manicouagan à Montréal, le 29 novembre 1965.

Radio-Canada

Le 29 novembre 1965, le premier ministre du Québec, Jean Lesage, inaugure la ligne de 735 000 volts reliant Manicouagan à Montréal. La plus puissante ligne de haute tension au monde est une ingénierie toute québécoise qui fera l’envie de plusieurs. Retour en archives sur les chantiers de la Manicouagan.

[…] 2,5 millions de verges cubes, 17,5 millions de livres d’acier vont retenir un réservoir de 5000 milliards de pieds cubes d’eau au-dessus de la ville.

Une citation de Jean Ducharme, 1963

Un projet pharaonique

En 1959, le gouvernement du Québec, dirigé par Maurice Duplessis, veut répondre aux besoins grandissants d’énergie des populations et des industries installées au sud de la province.

C’est pourquoi il lance à l’automne de cette année-là un immense projet de centrales et de barrages hydroélectriques dans la région de la Côte-Nord : le complexe Manicouagan-Outardes.

Le fleuron de ce projet sera Manic-5, qui sera construit sur la rivière Manicouagan.

Au printemps 1963, le journaliste Jean Ducharme se rend sur les lieux de ce projet pour l’émission Aujourd’hui.

Aujourd'hui, 31 mai 1963

Son reportage est diffusé le 31 mai 1963 et comporte des images qui donnent une bonne idée de l’ampleur du chantier.

Jean Ducharme interroge notamment Fernand Talbot, qui est l’ingénieur principal de Manicouagan-2. Celui-ci explique les grandes lignes du projet.

Le journaliste Jean Ducharme donne par la suite quelques chiffres qui confirment le gigantisme de l’entreprise.

La quantité de matériaux de construction et de travailleurs nécessaires, qu’il faut transporter et loger sur le chantier, est immense.

Il n’est pas surprenant dans ce contexte que certains aient parlé de projet pharaonique.

Certains ont même osé affirmer que la centrale et le barrage Manic-5 étaient « nos pyramides d’Égypte à nous ».

Une vie de sacrifices, mais aussi de possibilités

Jean Ducharme mentionne que 2700 personnes vivent sur l'emplacement du chantier, dans une ville champignon jaillie de la forêt et entourée du désert du nord.

Rien n’y manque. On y trouve des banques, des écoles, des terrains d’aviation et même un poste de police. Des centaines de Québécois ont trouvé un gagne-pain sur le chantier de Manic-5. La journaliste Andréanne Lafond va à leur rencontre pour l’émission Format 30.

Aujourd'hui, 31 mai 1963

Son reportage, présenté le 29 septembre 1969, donne une idée des sacrifices qu’ont dû faire plusieurs ouvriers pour venir travailler sur le chantier.

Les heures de travail sont longues. Mais ce n’est pas un problème pour la plupart des personnes interrogées.

Ce qui semble être le plus difficile pour certains, c’est l’ennui provoqué par l’isolement géographique et l’impossibilité de voir leurs familles, qui demeurent souvent très loin.

Cet ennui et les sacrifices consentis par les travailleurs du chantier de Manic-5 sont reconnus et célébrés par la population du Québec.

En 1966, l'auteur-compositeur-interprète Georges Dor écrit la chanson La Manic. C'est une complainte sur l’ennui sous forme de lettre qu’un ouvrier adresse à son épouse. La chanson frappe l’imaginaire des Québécois cette année-là.

Pour d’autres, par contre, se retrouver sur le chantier de Manic-5 représente une chance presque inespérée. C’est le cas notamment de cette dame de Rivière-du-Loup et de cette jeune enseignante venue de Montréal. Elles voient leur séjour sur le chantier comme un défi et même une possibilité d’avancement.

Un effet social considérable

Ça a été le début d’un changement de mentalité chez tous les francophones du Québec. C’est indéniable.

Une citation de Jacques Bourbeau, constructeur de lignes chez Hydro-Québec, 2011

Il faut par ailleurs rappeler l’énorme incidence que la construction des projets hydroélectriques de Manicouagan-Outardes a eue sur l’évolution de la société québécoise.

Les plans de Manicouagan-Outardes s’inscrivent dans le contexte de ce qu’on nomme la Révolution tranquille.

Le Québec utilise son pouvoir pour favoriser l’avancement de son économie, de même que l’émergence d’une classe dirigeante économique francophone.

Aujourd'hui, 31 mai 1963

Le reportage du journaliste Hervé Gaudreault, présenté le 17 mai 2011 à l’émission Tout le monde en parlait, souligne la contribution des projets Manicouagan-Outardes et Manic-5 à ce double objectif.

À la fin des années 1950, les francophones du Québec brillaient par leur absence dans l'univers des technologies.

La décision d’ériger les projets hydroélectriques de la Côte-Nord change radicalement cette situation.

Comme le racontent les divers intervenants dans l’extrait du reportage du journaliste Hervé Gaudreault, les ingénieurs de la société d’État Hydro-Québec sont à l'époque majoritairement des anglophones.

Or, pour réaliser ces projets sur la Côte-Nord, Hydro-Québec décide de faire confiance à de jeunes francophones souvent fraîchement sortis des écoles d'ingénierie.

Après quelque temps, ce sont ces jeunes ingénieurs qui s'emparent des postes de direction pour construire la centrale et le barrage Manic-5.

Gros plan visage de Jean-Jacques Archambault.

Les années lumière, 20 décembre 2015 (audio)

Photo : Radio-Canada

À l’émission radiophonique Les années lumière du 20 décembre 2015, il est question de l’ingénieur Jean-Jacques Archambault, inventeur de la ligne de 735 kilovolts.

C'est cette ligne qui nous permet aujourd’hui de relier l’électricité provenant des grands barrages aux métropoles du Québec.

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