Moins de 30 % de femmes candidates dans la grande région de Québec

Les candidates des onze circonscriptions de la grande région de Québec représentent 26 % de l'ensemble des candidats investis.
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Parmi les 67 candidats des 11 circonscriptions de Québec et Chaudière-Appalaches, 18 sont des femmes. Il s'agit d'une légère augmentation comparativement à 2015, mais des candidates rencontrées soulignent qu'il reste du travail à faire pour arriver à la parité.
Cette année encore, c’est le Parti vert qui a été en mesure d’attirer un plus grand nombre de candidates dans la grande région de Québec, avec cinq candidates. Ce sont toutefois deux candidates de moins qu’en 2015.
Nouveau venu au fédéral, le Parti populaire du Canada se retrouve au bas de la liste avec une seule candidate pour 11 circonscriptions.
À l’échelle du pays, les données d’Élections Canada montrent qu’au moins quatre partis ont réussi à atteindre la parité hommes-femmes fixée à 40 %
, soit dans l’ordre le Nouveau Parti démocratique, le Parti vert, le Bloc québécois et le Parti libéral du Canada.
Chez les conservateurs légèrement plus de 30 % de leurs candidats sont des femmes.
Toujours dans la grande région de Québec, 2 circonscriptions sur 11 n’ont pas de candidates.
Il s’agit de Charlesbourg—Haute-Saint-Charles et Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup.
5 femmes, 5 partis
Lundi, Radio-Canada a discuté avec cinq candidates de la grande région de Québec sur la question de la parité homme-femme.
Julie Vignola du Bloc québécois dans la circonscription Beauport-Limoilou a réfléchi quelques secondes avant de se prononcer sur l'enjeu du nombre de femmes en politique.
Elle croit que les femmes doivent être sélectionnées pour qui elles sont, pas seulement parce qu'elles sont des femmes.
Je ne veux pas être un poteau, je ne veux pas être une Barbie, affirme-t-elle, mais si on m'avait prise parce qu'il fallait me prendre, ça c'est une insulte, j'aurais même pas embarqué dans le jeu.
Bianca Boutin souhaite ravir le vote des électeurs dans la circonscription de Québec au sein du Parti conservateur. Elle admet que le soutien de la famille est primordial pour choisir de se lancer en politique.
Toute la famille doit embarquer dans le processus, c'est une décision mûrie avec mon conjoint, mon conjoint a même pris congé durant la campagne
, souligne-t-elle.
Elle estime que la politique, ça vient d'une décision personnelle, donc c'est difficile de parler pour toutes les femmes. Ça prend une étincelle, une passion, pense-t-elle.
Laurence Harvey, des libéraux, estime qu'il reste encore du travail à faire dans tous les partis, sur le plan de la parité hommes-femmes.
Celle qui se présente dans la circonscription de Bellechasse—Les Etchemins—Lévis croit que les partis pourraient approcher les candidates potentielles plusieurs mois à l'avance pour les encourager à faire le saut en politique.
Il y a également une question de réseau, il faut que les familles soient en mesure de soutenir les femmes en politique et un réseau professionnel également
, souligne-t-elle.
La candidate du Parti vert dans Beauport Limoilou, Dalila Elhak, croit aussi qu'il reste du travail à faire pour que les femmes puissent accéder à des rôles en politique. Or, le sexe ne devrait pas être un prétexte. Je trouve que c'est important d'avoir des femmes qui sont battantes et capables de servir les citoyens, avant tout
.
Au lieu de chercher des femmes, les partis devraient plutôt créer des conditions pour qu'elles se présentent. Il faut que ça provienne des gouvernements. Il faut que ça commence par le système d'éducation. Ça va permettre aux femmes d'aller chercher elles-mêmes leur place
.
C'est long et difficile à craquer, cette idée que la politique s'adresse en majorité aux hommes
, croit Colette Amram Ducharme, candidate du NPD dans Louis-Saint-Laurent.
Elle avoue être surprise du peu de femmes candidates dans la région. Au NPD, les règles d'investiture font en sorte qu'il y a une parité dans les candidats, selon elle.
Elle déplore aussi que des partis présentent des femmes dans des circonscriptions imprenables. On ne met pas des femmes pour mettre des femmes. On met des femmes qu'ils ont envie de faire ce métier, et si possible, on choisit une femme
.