Québec doit agir pour freiner l'obésité, disent les pédiatres

10 % des enfants souffrent d'obésité et 30 % d'embonpoint, selon l'Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) et Santé Canada. (Archives)
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En cette journée mondiale de la lutte contre l'obésité, 223 pédiatres du Québec, dont 8 du Bas-Saint-Laurent, demandent au premier ministre d'agir pour contrer l'obésité.
On estime qu'il y a 30 % des enfants qui vivent avec des problèmes d'embonpoint et jusqu'à 10 % avec des problématiques d'obésité
, déplore l'une des signataires d'une lettre ouverte adressée au gouvernement, la pédiatre Julie St-Pierre.
Mme St-Pierre et ses collègues dénoncent le fait que le gouvernement Legault n'ait toujours pas reconnu l'obésité comme une maladie.
« Les estimations plutôt conservatrices [...] parlent d'un total alarmant de près de 500 000 jeunes atteints au Québec. L'épidémie touche donc bel et bien les enfants du Québec qui sont, rappelons-le, la relève de demain. »
Les pédiatres soulignent qu'ils observent une forte hausse des problèmes liés à l'obésité, notamment l'intimidation, la dépression, le diabète, les troubles du sommeil et parfois même le suicide.
Inciter les enfants... à prendre du poids
Par ailleurs, les pédiatres pressent le gouvernement de répondre à la demande de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, qui réclame l'instauration d'une taxe sur les boissons sucrées.
La Coalition souhaite aussi que le gouvernement interdise la publicité sur les produits destinés aux enfants, puisqu'elle est souvent associée à des aliments moins sains, selon une récente étude menée par la Coalition.
« 90 % des produits que nous avons recensés sont des aliments ultra-transformés riches en sucre, sel ou gras. »
Bien qu'une loi québécoise interdise la publicité destinée aux enfants, cette loi exempte les emballages et les étalages. On a souvent des promotions croisées, que ce soit Shrek, Dora ou les Minions, qui vont aider à vendre un produit
, souligne Mme Voyer.
De son côté, la pédiatre Julie St-Pierre estime qu'il est primordial d'agir maintenant pour freiner ce problème de santé publique et surtout, pour changer les perceptions relativement à ce sujet qui semble encore tabou.
Un médecin sur deux considère que son patient n'a pas la volonté de changer et ne sait pas comment l'aider, alors imaginez l'opinion publique, celle de nos décideurs, quand même nos soignants ont un problème à regarder cette maladie-là en face...
, dit-elle.