L'incertitude du financement en éducation se fait déjà sentir, selon des parents
Des parents de jeunes ayant des besoins spéciaux s'inquiètent pour la sécurité des enfants.
Photo : Radio-Canada / Steve Bruce
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le NPD et des parents de Calgary qui ont des enfants ayant des besoins spéciaux disent que l’incertitude que laisse planer le gouvernement de l'Alberta sur le financement des conseils scolaires met la sécurité de leurs enfants à risque.
Philip et Michelle Baer envoient leur enfant, Jonathan, à l’École Colonel Irvine, de Calgary, qui fait partie du conseil scolaire public de Calgary (CBE).
L’an dernier, leur fils, qui est autiste, voyageait à bord d’un autobus avec des élèves du même programme spécialisé que lui. Un accompagnateur était à bord en cas de crise.
Cette année, l'autobus de Jonathan fait 13 arrêts. Le trajet qui durait une demi-heure fait maintenant une heure et demie.
Les autres élèves qui voyagent à bord de l'autobus avec lui sont dans un programme régulier et viennent d'une autre école.
« Il est plus stressé, son niveau d’anxiété augmente. Il pense constamment à cela et c’est stressant pour nous tous », dit Michelle Baer.
Le fils de Colleen Wasson, Michael, est dans la même situation.
« L’an dernier, il y a 5 ou 6 enfants dans l’autobus et ils avaient un accompagnateur avec eux qui pouvaient les aider s’ils avaient des crises. Le chauffeur est occupé et doit conduire et s’occuper de la sécurité », explique-t-elle.
« L’an dernier, il a fallu qu’un autobus soit arrêté et que l’accompagnateur gère la crise avant que le bus puisse continuer. Que se passera-t-il cette fois-ci, si cela se reproduit sans accompagnateur et avec plus d’enfants? », demande Mme Wasson.
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Les parents ont tenté d’obtenir des réponses de la part du CBE, mais ne sont pas satisfaits de la réponse.
« On nous a dit qu’ils ne feraient pas de changement. Qu’on ne reviendrait pas sur cette décision et que tout est fait pour offrir les services de la manière la plus efficace possible », explique Philip Baer.
« On nous a aussi dit que, pour régler le problème du transport, il faudrait retirer du financement qui va aux écoles et le CBE ne veut pas faire cela. Mais il faut qu’il trouve une solution », ajoute-t-il.
Le NPD réagit
Pour l’opposition néo-démocrate, c’est l’incertitude que laisse planer le PCU sur le financement en éducation qui oblige le conseil scolaire à faire ces choix. Le budget de la province doit être présenté le 24 octobre.
« Les élèves ayant des besoins spéciaux sont forcés de subir le contrecoup des cadeaux de 4,5 milliards de dollars offerts aux grandes entreprises », a lancé Rachel Notley.
« Ces enfants ne devraient pas faire les frais de ces compressions. Ils sont beaucoup plus qu’une ligne dans un budget et ils méritent mieux de la part de ce gouvernement », a-t-elle ajouté.
« Edmonton a annoncé que leur admission avait augmenté d’environ 3 %. Si les budgets demeurent les mêmes, avec les besoins qui augmentent et le coût de l’inflation, finalement, il manque de l’argent », a expliqué Rachel Notley. Le nombre d'inscriptions n’a pas encore été publié pour le conseil scolaire public de Calgary (CBE).
Réponse du conseil scolaire
Le CBE dit que les temps de transport « varient d’une année à l’autre » et que le programme dans lequel sont inscrits les élèves « ne [le] force pas à avoir un accompagnateur à bord des autobus ».
« Au cours des années précédentes, il se peut que des accompagnateurs aient été ajoutés, même si ce n’était pas obligatoire, mais nous prenons ces décisions en fonction des ressources disponibles », dit la porte-parole du conseil scolaire, Megan Geyer.
De son côté, la ministre de l’Éducation, Adriana LaGrange, répond que la décision revient au conseil scolaire.
« Les conseils scolaires prennent des décisions pour le transport scolaire », dit-elle.
« Nous avons répété à plusieurs reprises que nous n'allons pas faire de compressions dans l’éducation », ajoute-t-elle.
Une réponse qui ne satisfait pas Michelle Baer.
« Ne pas faire de changement veut dire qu’il y a moins d’argent, parce que les besoins, eux, augmentent », dit-elle.