Dramaturgie autochtone au Diamant

Le compte-rendu de Valérie Cloutier
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La pièce Là où le sang se mêle soulève de vives émotions. Elle a valu à l’auteur canadien Kevin Loring un prix du Gouverneur général pour la dramaturgie en 2009. Une décennie plus tard, la salle de diffusion Le Diamant offre une version française de l'œuvre, forte et émouvante.
Des boîtes de mouchoirs sont disposées en bout de rangée dans cette salle qui prend une forme circulaire pour l'occasion. Sur les sièges, 140 spectateurs assistent à la pièce. L'ambiance est intimiste.
Charles Bender signe la mise en scène et la traduction en plus d’y jouer un rôle. Quand la pièce a été montée pour la première fois il y a 10 ans, il a tout de suite eu envie de traduire cette histoire qui fait référence à la rafle des années 60.
La [rafle des années 60], ça fait référence à toutes les adoptions d’enfants autochtones, qui ont été placés dans les familles non autochtones. Ça s’est fait dans les années 60 à 80
, rappelle Charles Bender.
C'est dans cet univers que nous transporte la pièce.
Le personnage de Floyd reçoit une lettre de sa fille qui a été mise en adoption. Elle veut revenir. Ça crée un mouvement à l'intérieur de la communauté. Les gens se demandent qu’est-ce qu’on a fait pour se guérir dans les derniers vingt ans et les gens se disent que c'est l'occasion, en voyant cette fille-là revenir, de pouvoir amorcer notre guérison une bonne fois pour toutes
, ajoute le metteur en scène.

Un extrait de la pièce « Là où le sang se mêle »
Photo : Radio-Canada
Lors de la première de la pièce à Québec, le texte de Kevin Loring, porté par des acteurs investis, a sans difficulté touché le cœur du public.
C'était extrêmement touchant, c'est triste de voir à quel point les gens ont souffert
, commente Josette Couture. C'est une histoire de 400 ans qui va se réparer en je ne sais pas combien d'années, mais c'est pas mal triste.
Avant de quitter la salle, les spectateurs sont invités à participer à un cercle de partage pour échanger commentaires et impressions.
Là où le sang se mêle sera présenté jusqu’au 12 octobre.